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FACE A L’INDIFFERENCE INTERNATIONALE : Thérèse Kayikwamba Wagner dénonce le silence des partenaires de la RDC
* Pendant des décennies, leur silence a permis au Rwanda de piller le Congo, accuse la ministre d’Etat en charge des Affaires étrangères.
Lors d’un briefing spécial organisé en direct de la Radio-télévision nationale RTNC, l d’État en charge des Affaires étrangères, Coopération et Francophonie, Thérèse Kayikwamba Wagner, a exprimé la frustration des Congolais face à ce qu’elle qualifie de « silence accablant » des partenaires internationaux dans le conflit opposant la RDC au Rwanda.
Ce briefing, co-animé conjointement par le porte-parole des Forces armées de la RDC (FARDC), le Général-Major Sylvain Ekenge, la ministre d’Etat en charge des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, et le ministre de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya, a été aussi l’occasion d’évoquer l’évolution des efforts de la RDC sur les fronts militaire et diplomatique pour contrer les violations répétées de son intégrité territoriale par le Rwanda.
Lors de son intervention, Thérèse Kayikwamba Wagner n’a pas mâché ses mots en s’attaquant aux pays occidentaux qui, tout en prônant les droits de l’homme, se montrent passifs face aux atrocités commises en RDC.
«Certes, c’est frustrant, je le reconnais tout à fait. Encore une fois, nous prenons tous ces pays, tous ces États membres qui se disent nos partenaires, nos alliés. Tous ces pays qui nous donnent des leçons sur les droits de l’homme, nous les tenons également responsables de leur silence accablant, qui, pendant des décennies, a permis au Rwanda de tuer, de violer et de piller en RD-Congo», a-t-elle déclaré avec gravité.
L’histoire ne pardonnera pas ce silence
La ministre a souligné que l’Histoire ne pardonnera pas l’inaction des puissances internationales, qu’elle tient responsables de la situation tragique dans l’est de la RDC.
« L’histoire ne sera pas généreuse envers leur silence, et ils devront assumer cette responsabilité. Nous assumons la nôtre en parlant et en usant de tous les moyens possibles. La diplomatie parle, elle négocie et raisonne. L’armée a aussi ses moyens, et il y a une pluralité de démarches qui se font au niveau de notre gouvernement pour assurer que nos intérêts vitaux sont protégés et maintenus», a-t-elle ajouté.
Les démarches auprès des partenaires internationaux
Face à ce constat, le gouvernement congolais ne reste pas inactif. La ministre a parlé des démarches en cours pour mobiliser la communauté internationale, en particulier les membres permanents et non permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies.
«Nous continuons de montrer à quel point il y a une divergence entre le comportement du Rwanda et ses engagements internationaux », a-t-elle déclaré, en évoquant des violations flagrantes, comme les bombardements de civils, d’écoles et de camps de déplacés.
La ministre a également annoncé que des recommandations seront transmises au Comité des sanctions des Nations Unies pour exiger des mesures concrètes, y compris des sanctions individuelles contre les responsables rwandais.
L’action militaire en complément
Sur le front militaire, le Général-Major Sylvain Ekenge a rappelé que les FARDC poursuivent leurs opérations pour défendre l’intégrité territoriale de la RDC. «La diplomatie et l’armée travaillent de concert pour protéger nos intérêts vitaux », a précisé Thérèse Kayikwamba Wagner.
Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement, a quant à lui insisté sur l’importance de la communication pour sensibiliser l’opinion publique nationale et internationale à la gravité de la situation.
La ministre d’État a lancé un appel à la communauté internationale pour qu’elle assume ses responsabilités face aux violations des droits humains en RDC. « Le Rwanda n’a pas le droit de violer notre intégrité territoriale, et les pays partenaires doivent imposer et observer le droit international », a-t-elle martelé.
La RDC prend à témoin le Conseil de sécurité
La ministre congolaise des Affaires étrangères a appelé les membres du Conseil de sécurité des Nations Unies à prendre acte des preuves accablantes contenues dans le dernier rapport du Groupe d’experts de l’ONU sur la RDC.
« Nous prenons tous les pays membres du Conseil de sécurité comme témoins de ce que fait le Rwanda », a affirmé la ministre, soulignant la gravité des accusations portées contre Kigali.
Le rapport des experts de l’ONU confirme une fois de plus la présence active de l’armée rwandaise aux côtés des terroristes du M23, qui occupent plusieurs territoires stratégiques dans le Nord-Kivu. Selon ce document, l’armée rwandaise a non seulement fourni un appui logistique et militaire aux terroristes, mais a également participé à des campagnes de terreur visant à déstabiliser la région.
Parmi les faits marquants révélés, une présence de près de 4 000 soldats rwandais identifiés sur le territoire congolais ; l’instauration d’une administration illégale dans les zones occupées ; une exploitation frauduleuse des ressources naturelles, notamment l’exportation de 158 tonnes de coltan vers le Rwanda, avec des revenus estimés à 800 000 USD par mois issus de taxes illégales.
Pour la ministre Kayikwamba, ces actions ne sont pas accidentelles, mais relèvent d’une stratégie bien orchestrée d’occupation et de pillage.
«Il s’agit d’une campagne de terreur qui vise à pousser les populations congolaises à fuir leurs terres afin de permettre une exploitation illégale de nos ressources naturelles. Cette situation constitue une violation flagrante du droit international», a-t-elle dénoncé.
Elle a également rejeté les arguments avancés par Kigali pour justifier son soutien au M23, qualifiant ces justifications de «leurres» destinés à masquer des objectifs expansionnistes et économiques. Face à ces révélations, la ministre a exhorté le Conseil de sécurité à sortir de son silence et à prendre des mesures concrètes contre le Rwanda.
La RDC, selon la ministre, attend non seulement des condamnations fermes, mais également des sanctions ciblées contre le Rwanda, notamment sur le plan économique et diplomatique. Car elle estime que le silence des partenaires est une injustice.
« Pourquoi le silence persiste-t-il face à de telles preuves ? » a interrogé Mme Kayikwamba, avant de conclure : « Nous ne cesserons jamais de poser cette question. La République démocratique du Congo attend de la communauté internationale qu’elle prenne des mesures à la hauteur des enjeux. Les Congolais méritent de vivre en paix sur leur propre terre.»
Au moment où l’Est de la RDC est en proie à la violence orchestrée par Kigali et ses supplétifs du M23, le conflit s’intensifie, le gouvernement congolais poursuit ses efforts pour mobiliser un soutien international et mettre un terme aux incursions étrangères sur son territoire.
Christian-Timothée MAMPUYA