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En mission d'inspection à Kisangani : Firmin Mvonde: " Il y a des soupçons de détournement de beaucoup d'argent " dans le dossier Frivao
En mission de trois jours entamée le jeudi 11 septembre, à Kisangani, chef-lieu de la province de la Tshopo, le Procureur général près la Cour de cassation, Firmin Mvonde Mambu, a annoncé l'arrivée, dans les prochains jours, d'une équipe de magistrats de son office pour enquêter sur le dossier Frivao (Fonds spécial de répartition et d'indemnisation des victimes des activités illicites de l'Ouganda en République démocratique du Congo). Car, a-t-il dénoncé " il y a des soupçons de détournement de beaucoup d'argent " dans cette affaire.
La mission de Firmin Mvonde a été précédée, quelques jours plus tôt, de celle d'inspection d'une équipe de magistrats du Parquet général près la Cour de cassation. Et une journée portes ouvertes sera organisée le vendredi 12 septembre, dans la salle d'audience du Parquet général près la Cour d'appel de la Tshopo
" J'ai envoyé il y a 3, 4 jours, une équipe de magistrats de mon office pour l'inspection du ressort de la Tshopo, principalement tous les offices du Parquet de Kisangani. Au terme de leur travail, je suis venu tenir une journée portes ouvertes (....) où il sera question pour moi de recevoir toutes les doléances des justiciables dans tous les sens", a-t-il déclaré.
"Toutes les préoccupations seront rencontrées par moi, soit pour les orientations futures, soit pour des solutions immédiates, ou encore pour des solutions idoines. C'est donc une mission d'inspection. Vous savez que le Parquet général près la Cour de cassation, c'est le sommet de tous les parquets de la République. Nous avons cette mission de nous rapprocher des offices inférieurs, leur donner l'impulsion, les contrôler, les redresser là où il faut".
Au cours de cette rencontre avec la population, plusieurs dossiers lui ont été présentés, notamment la gestion du Fonds, le contrat de l'entreprise Sopeco - qui réhabilite la route qui mène à l'aéroport - et l'emprisonnement de l'ancien juge président du Tribunal de commerce de Kisangani.
DES FAITS EVOQUES ...
Au sujet du Frivao, le Haut magistrat a pu entendre des dénonciations au sujet de ce Fonds. Le coordonnateur des organisations des personnes vivant avec handicap à la Tshopo et membre de la structure d'accompagnement des victimes de guerre en RDC n'a pas gardé sa langue en poche pour charger sans gants, devant le Procureur général près la Cour de cassation, tout yeux tout oreilles, ceux qui gèrent les fonds issus de la guerre des Six jours à Kisangani.
"L'argent de l'État était sorti pour les plaines de la RDC, mais dans la capitale, des personnes vivant avec handicap ont été payées, mais pas encore pour les provinces, alors que le fonds était défalqué..."
QUI ENCAISSE
LES 53 MILLIONS USD ?
Exprimant sa satisfaction de voir le Procureur général près la Cour de cassation, le coordonnateur des organisations des personnes vivant avec handicap a précisé que la question concerne Frivao pour les victimes de guerre. "J'ai confiance en la justice en ceci qu'on ne peut pas avoir deux poids deux mesures. Si certains sont condamnés pour des infractions de détournement, Frivao est à la quatrième tranche des versements des fonds, mais la répartition de 65 millions (de dollars américains) par an. J'ai la vérité à mettre à votre disposition. Sur les 65 millions (de dollars américains), 12 millions sont pour l'État, mais les 53 millions ne sont pas encaissés. Pourquoi les victimes de Kisangani ne sourient pas quatre ans durant alors qu'il y a des fonds ? Mais nous sommes surpris d'apprendre que l'argent d'identification des victimes de guerre est dans un compte bloqué en banque pour générer des recettes", a-t-il chargé.
Et de s'interroger : "Qui l'a autorisé ? Est-ce la justice ou quelqu'un d'autre ? Qui touche cet argent ? L'argent n'aime pas les bruits, il n'aime pas le retard. Ainsi, je demande au Procureur général de pouvoir ouvrir le compte de Frivao ne serait-ce que pour le fonctionnement pour que les travaux commencent et que les victimes sourient. Aussi longtemps que le compte sera bloqué et qu'il y aura des bruits, rien ne marchera", a-t-il prévenu.
Voilà le gros scandale qui secoue silencieusement la Tshopo, son chef-lieu Kisangani en particulier. Elle constitue de la matière pour le Haut magistrats et ses hommes.
Sans doute, les magistrats de son office qui l'ont précédé dans cette ville ont permis de lui mettre la puce à l'oreille.
Notons que la journée a débuté par une visite guidée des installations du Parquet qui a permis aux uns et aux autres de découvrir les différents services de cette institution judiciaire.
L'une des interventions marquantes a été celle d'une victime de la guerre des Six jours, qui a déclaré : "Je suis une victime identifiée, mais j'attends toujours le paiement qui m'est dû par le Frivao".
AFFAIRE RETENTISSANTE
Fort de tous ces nombreux témoignages et autres dénonciations de quelques victimes, , Firmin Mvonde a décidé de fouiner dans ce dossier qui sent la corruption et le détournement présumés des fonds des victimes de la guerre des Six jours qui avait endeuillé des centaines de familles de cette ville martyre. Ainsi a-t-il décidé d'envoyer, prochainement, une équipe de ses magistrats pour voir plus clair dans cette affaire retentissante qui va sans doute faire parler d'elle les jours à venir.
Face à ces interpellations, le Procureur général près la Cour de cassation a assuré que le dossier du Frivao est déjà en cours d'instruction. Il a confirmé que des mesures judiciaires ont été prises, notamment l'arrestation du coordonnateur intérimaire du Fonds, ancien membre du cabinet du ministre de la Justice démissionnaire.
Dans son adresse à la population mobilisée en grand nombre, Firmin Mvonde a salué l'engagement des magistrats de la Tshopo et a rappelé que : "La justice ne peut être forte que si elle est comprise, soutenue et contrôlée par le peuple". Il a insisté sur les valeurs d'éthique professionnelle, de lutte contre la corruption, et sur la nécessité de rendre la justice accessible à toutes les couches sociales, sans discrimination.
"LA JUSTICE DOIT DESCENDRE DANS LA RUE"
La journée portes ouvertes marque un tournant dans la manière dont la justice entend interagir avec les citoyens, et constitue un exemple que d'autres juridictions du pays sont invitées à suivre. Une expérience qui a été largement saluée par les participants, qui ont souhaité la voir se répéter.
" La justice doit descendre dans la rue, dans nos quartiers et dans nos vies. Aujourd'hui, elle a fait un pas dans ce sens ", s'est exprimé un homme dans la salle archicomble. La réussite de cette initiative témoigne de la volonté du ministère public de renforcer la confiance entre justice et population, et de s'inscrire pleinement dans la réforme du système judiciaire prônée au niveau national. Elle ouvre également la voie à de nouveaux mécanismes de participation citoyenne dans la gouvernance judiciaire. Une dynamique qui a toujours été au coeur de l'action de Firmin Mvonde depuis qu'il avait été élevé à la tête du Parquet.
Cela dit, la province de la Tshopo est secouée par l'affaire Frivao, qui sent la corruption et les détournements à grande échelle. Ainsi le PG près la Cour de cassation, Firmin Mvonde Mambu, est-il arrivé jeudi à Kisangani pour prendre la mesure de la situation et agir en faveur de la justice face à cette situation préoccupante. Et cette rencontre avec le Haut magistrat, a permis aux préjudiciables de Kisangani de faire entendre leurs voix. Les victimes de la guerre de Six jours ont dénoncé n'avoir jamais été indemnisées malgré les promesses et les indemnisations prévues par l'État.
" DES SOUPCONS DE DETOURNEMENT DE BEAUCOUP D'ARGENT "
" Il y a des soupçons de détournement de beaucoup d'argent. Il y a des enquêtes qui sont ouvertes concernant la gestion de Frivaoo", a lâché Firmin Mvonde à la presse.
Le Haut magistrat n'a cependant pas avancé la date de l'arrivée de ces enquêteurs. Cependant l'enquête va concerner la gestion de Frivao sous Chançard Bolukola,. nommé Directeur général ad intérim du Fonds par l'ancien ministre de la justice, Constant Mutamba en août 2024.
"Il n'est pas bon que l'argent qui a été affecté aux victimes de votre ville puisse être affecté à autre chose, à des poches de gens ou à des personnes, en lieu et place de servir les victimes. Nous, nous sommes en droit de réparer cette injustice-là", a déclaré Firmin Mvonde.
C'est sous ce DG, apprend-on, que chaque victime de la barbarie ougandaise en RDC a touché 2000$. La gestion de Bolukola a été décriée par Filimbi en juin 2025.
Aujourd'hui, Constant Mutamba a été condamné à 3 ans de travaux forcés pour détournement de plus de 19 millions USD dans le cadre de projet de construction d'une prison à Kisangani. Mais avec l'argent puisé sur le compte de Frivao.
Si les soupçons de corruption et de détournement se confirment, il s'agira d'un nouveau séisme judiciaire, touchant non seulement les réseaux de gestion du Frivao, mais également la sphère politique, déjà fragilisée par la condamnation de l'ancien ministre de la Justice.
" S'il faut sévir davantage, nous allons le faire. Croyez-moi, c'est ma parole que je peux vous donner ", a rassuré Firmin Mvonde.
" L'AUTORITE DE L'ETAT DOIT REPRENDRE SA PLACE "
Pas seulement. La population boyomaise a aussi saisi l'occasion pour faire part de ses difficultés concernant des témoignages sur des conflits fonciers, souvent sources de tensions dans la ville. Me Mvonde a écouté ces récits attentivement, prenant note de temps à autre, pour que rien ne lui échappe. Il a promis que la justice allait intervenir pour protéger les droits des citoyens et rétablir l'ordre là où les intérêts privés avaient pris le dessus.
"Là où la corruption et le détournement ont tenté de s'implanter, l'autorité de l'État doit reprendre sa place. Les victimes doivent être indemnisées et les auteurs de ces injustices traduits en justice", a promis le Procureur général Firmin Mvonde.
L'État de droit que chaque Congolais appelle de ses vœux veut que personne ne soit au-dessus de la loi. Le Procureur général près la Cour de cassation, Firmin Mvonde Mambu a tous les atouts pour faire appliquer cette loi. Les personnes ayant abusé de leur position dans le Frivao n'échapperont pas à la rigueur de cet homme et ses magistrats.
Bien auparavant, le PG Firmin Mvonde a été reçu par le vice-gouverneur de la province, Didier Lomoyo Iteku à qui il a présenté les civilités et livré le but de sa mission, la qualifiant d'exercice de redevabilité et de transparence vis-à-vis des citoyens. Ont pris part à la journée portes ouvertes les autorités locales, des représentants de la société civile, les étudiants en droit, des chefs de quartiers et de nombreux citoyens. Elle a
été placée sous le thème "Une justice au service du citoyen".
Kléber KUNGU