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Chronique d’une « conquête » des terres de Kinshasa : de 1881 à 2018 

(Par Fumunzanza Muketa, Auteur de Kinshasa d’un quartier à l’autre)

  INTRODUCTION

Les affrontements sanglants inter-ethniques des populations de Kwamouth, de Bagata, des villages de la vallée du Kwango et du Plateau des Bateke, survenus en 2022 à l’est de Kinshasa, ont ravivé les souvenirs épiques des empires et des royaumes précoloniaux disparus. Ces événements ont également rappelé la conquête par Léopold II des terres de Kinshasa il y a 140 ans.     

Ce conflit survenu dans cette région carrefour où pourtant les populations se sont longtemps mélangées, a révélé la fragilité de la construction étatique de la nation et a mis à mal les sentiments d’appartenance à une même communauté. 

Depuis, des historiens et autres autorités traditionnelles s’évertuent à expliquer et à déterminer les époques des mouvements migratoires successifs et leur fixation sur cet espace du territoire national. 

     1.De 1881 à 1960 : Le premier conquérant : Léopold II 

 A la fin du XIXème siècle, à la suite de la conférence de Berlin en 1884–1885, les villages des environs de Kinshasa avaient déjà été conquis et occupés par Léopold II, roi des Belges, avide de se créer un vaste empire colonial. 

En 1879 il donna à Stanley, qui venait de traverser l’Afrique centrale, d’est en ouest, la mission de conquérir, de gré ou de force, les terres de cet espace de l’Afrique centrale. La razzia et les incendies des villages étaient de mode pour les soumettre à  l’autorité du roi en vue de les asservir. 

Entre-temps, le roi négociait avec les autres puissances européennes et les Etats-Unis pour en déterminer les limites et pour se donner des garanties de non-agression au sein de l’Association Internationale Africaine (AIA) qui devint aussitôt après Association internationale du Congo (AIC) sous sa direction. 

L’emblème de l’association : un drapeau bleu flanqué d’une étoile jaune en son milieu. L’empire Teke et le royaume Kongo qui contrôlaient la région de Kinshasa disparurent.

Dans la conquête de ces terres de Kinshasa, baptisé Léopoldville en 1881 puis redevenu Kinshasa depuis 1966, malgré la supériorité de son arme qui crache le feu, Stanley se gardera d’entrer en confrontation armée avec les populations locales. Il usera plutôt d’une stratégie moins couteuse qui consistait à infiltrer les chefs de village en même temps qu’il les opposait les uns aux autres en semant la zizanie en leur sein (pour des babioles) en vue de les affaiblir de l’intérieur.

Cette période marque le début de l’effondrement des pouvoirs traditionnels alors que du côté du Royaume Kongo, deux siècles plus tôt, les Portugais avaient déjà semé la pagaille. Dans ce Kinshasa du XIXème siècle cette astuce du Blanc, diviser pour régner, engendra trois conflits fonciers majeurs impliquant Stanley et les chefs coutumiers, d’une part et ces derniers entre eux, d’autre part.

Le tout premier conflit avait pour origine la cession par Ngaliema à Stanley d’une portion de terre située à Kintambo pour la construction  d’une station. Ce traité léonin provoqua une levée de boucliers entre Teke et Humbu. Ceux-ci accusaient Ngaliema, un Muteke, ancien esclave, d’usurpation des droits d’une terre dont il n’était pas propriétaire. D’autre part, en négociant avec Ngaliema, Stanley avait méconnu les droits des Humbu, propriétaires fonciers.

Ce conflit fut réglé grâce à la médiation de Mfumu Koko de Lemba, suzerain des Humbu, au titre duquel il traita directement avec Stanley. Le 24 décembre 1881 devant une multitude d’autres dignitaires, le chef de Lemba arbitra les différends qui opposaient les parties.

De ce règlement qualifié de ’’pacifique’’, Stanley dira, non sans ironie, ce mot à l’égard du chef Mukoko : «Assurément un si petit bonhomme (…..), respirant tant de candeur ne nous refuserait son appui, en supposant que des égards et des quantités de draps puissent exercer une influence quelconque» (Stanley, H.M, Cinq années au Congo : 1879 – 1884, Institut National de Géographie, Bruxelles, p. 221).

Le deuxième conflit majeur était survenu au sein des chefferies Mikonga (Mikunga) au sujet des terres de Nsele et Kimpoko (Maluku). La discorde était née à la suite de la signature, le 6 février 1883, du traité de cession des droits suzerains entre Carlos (Charles) Braconnier, représentant de Stanley et le chef Ngambiele, assisté de son fils héritier Ngampama et de sa femme Endulu. 

Conclu à la cavalière, ce traité éleva une contestation au sein des clans de chefferies. En traitant uniquement avec Ngambiele, un émigré de la rive droite, par surcroit, Braconnier avait ignoré les droits fonciers du chef Nguma.

Pour mettre fin  à cette querelle qui déchirait les clans successoraux de Mikonga, le 13 mars 1884, Stanley mandata un de ses assistants, Anthony B. Swinburne, pour négocier un nouveau traité incluant les chefs Ndunu et Nguma (ou Ngoma ?). Ce traité fut contresigné par les chefs Likebu de Kingabwa et Bankwa de Ndolo.

Selon les historiens, c’est Ndunu Ngambingie, frère et successeur de Ndunu Ngantaba, chef de Mikonga qui avait fondé le village Kingasana (qui a donné son nom au quartier Kingasani actuel) comme lieu de refuge au début de l’occupation léopoldienne. Ses descendants auraient reçus des indemnités compensatoires lors du lotissement de la concession de l’aéroport de Ndjli, inauguré en 1958.

Le troisième conflit est celui qui opposa le chef Tschuvila (Ngobila) du village I’nshasa (Kinshasa) aux cinq autres chefs mineurs  des villages qui formaient l’agglomération du Pool précolonial : Mfumu Kuni, Swala, Ngambere ainsi que les chefs Likebu de Kingabwa et Bankwa de Ndolo.   Le motif de la dispute : en avril 1883, le chef Tschuvila avait donné son accord verbal à Stanley pour la construction d’un poste de l’AIC à Kinshasa (l’espace actuel du centre-ville) sans concertation avec les autres chefs qui, naturellement, s’y opposèrent, notamment le plus intrépide d’entre eux, Bankwa de Ndolo.

Ce dernier se leva et tint un long discours prémonitoire : « A présent les Blancs vont envoyer un seul Blanc, mais l’année prochaine vingt autres viendront s’installer et du fait que nous aurons donné un terrain au premier, il faudra faire la même chose pour les autres et bientôt tout I’Nshasa appartiendra à l’homme blanc comme c’est déjà le cas à N’tamo » (Fumunzanza, M. J., Kinshasa d’un quartier à l’autre, L’Harmattan Paris, 2008, p. 36) 

L’accord contesté était négocié par Van Gèle avec Tschuvila, oubliant les autres chefs. Pour corriger l’impair, le 14 juin 1883, Anthony B. Swinburne que Stanley envoya et qualifia «d’habile négociateur», réussit à obtenir un autre traité accepté par tous les chefs locaux riverains du Pool.

Voilà comment dans Kinshasa ancien, accueilli en locataire, le Blanc devint un puissant maitre des lieux. S’octroyant des droits de souveraineté il soumit à son autorité tous les villages des environs du fleuve d’où il déplaçait les populations, loin vers le sud, les rendant ainsi  étrangères sur leurs propres terres.

La conquête de Kinshasa par Léopold II s’affirme à partir du 1er décembre 1881 avec l’implantation du drapeau de l’AIA et la construction d’un blockhaus sur le mont qui surplombe le village Kintambo. En contrebas de la montagne, Kilimani, Stanley a installé un camp tenu par une centaine de Zanzibarites, bien armés et prêts à repousser toute attaque éventuelle contre le territoire ainsi conquis en dépit de fameux traités signés avec les chefs des villages.

Le 26 février 1885 Léopold II se fit proclamer souverain et propriétaire de toutes les terres de ’’l’Etat indépendant’’ du Congo. En 1908  il transféra, par un testament, ses droits à la Belgique. Et selon un accord passé la même année avec la France, l’ile Mbamu fut cédée à cette dernière puissance coloniale. Par la suite, un décret royal de 1913 édictera que les terres « inoccupées » appartenaient à l’Etat - lui le monarque – au mépris de la tradition de propriété collective de terres et de leurs produits. La conquête de ces terres fit des possesseurs autochtones des vassaux du Roi qu’il soumit à des travaux forcés.   

La littérature juridique coloniale  parle abondamment des « traités négociés et signés » entre les explorateurs européens et les chefs indigènes, illettrés. La cession des terres comportait une équivoque de taille : pour les chefs indigènes, les traités signifiaient une autorisation de s’établir et d’exploiter les terres, la terre étant un bien collectif perpétuel ; pour les Blancs ils signifiaient vente et transfert de souveraineté. De toutes les façons l’accaparement de ces terres était l’objectif justifié et s’opérait sur des peuples dits ’’païens et sauvages’’ à civiliser. Dans son célèbre roman, Au cœur des ténèbres, Joseph Conrad s’exprimait avec clarté, non sans ironie : ’’ La conquête de la terre, qui signifie principalement la prendre à des hommes d’une autre couleur que nous, ou dont le nez est un peu plus plat n’est pas une jolie chose quand on la regarde de trop près ’’…

     2. 1960-1997 Le ’’conquérant’’ postcolonial : (la Loi Bakajika ) Mobutu 

Le 30 juin 1960 la Belgique coloniale, était enfin contrainte de partir du Congo, théoriquement. Un nouvel Etat national était né, paradoxalement, dans les limites intangibles conquises par la puissance colonisatrice. Un héritage ambigu qui perpétuera la politique coloniale d’appropriation de terres en décrétant, lui  aussi sous l’imperium de la loi Bakajika – ’’ tout appartient à l’Etat, le sol et le sous-sol ’’ —  sans restitution aux communautés locales, propriétaires foncières traditionnelles. En effet, par toutes sortes de manœuvres, sous la foi de nouveaux traités de ’’coopération ’’ et ’’d’aide au développement ’’, la Belgique essaya de conserver ses intérêts économiques et financiers au prix du fruit de la terre du Congo et d’une main-d’œuvre congolaise bon marché. ’’ Un dollar investi au Zaïre rapporte quatre à la Belgique ‘‘, fustigeait Mobutu désabusé du système d’exploitation néocolonial.

Prenant à son compte l’idéologie de l’Etat colonial, la ville postcoloniale va progressivement étendre les limites de son périmètre. Une opération qui s’accompagna, comme au temps colonial, de la dépossession des populations de leurs sols et sous-sols sans contrepartie. Le territoire urbain conquis était  de 5.000ha à la création du district urbain  en 1923. Il s’étendra à 6.500ha en 1950 et à 8.000ha en 1956 sous différents statuts de territoire, de district urbain et de province. En 1960 quand finissait l’occupation coloniale, le nouvel Etat  congolais héritait une ville capitale de 1.977km2 auxquels Mobutu ajoutera 7.948,80Km2 en 1968 pour couvrir une superficie totale de 9.965Km2 d’aujourd’hui. 

Au cours des années 70, en perspective du plan d’aménagement  de la partie-est de Kinshasa, les terres de Nsele et de Maluku étaient devenues le rêve et l’envie des Kinois à la recherche de plus d’espaces. C’est à l’Est que la croissance urbaine trouvait son exutoire d’une surface urbanisable d’environ 6.000 hectares. Et selon les prévisions du Bureau d’Etudes et d’Aménagement Urbain (BEAU), le terrain devait accueillir 1,5 millions d’habitants sur la base d’une densité moyenne de 30 logements à l’hectare.

Au Sud-Ouest où la Province urbaine de Kinshasa se bute contre les rapides de Kinsuka et où la Province du Bas-Congo – qui avait déjà installé son chef-lieu à Djelo Binza —  était en conflit de limitations territoriales, les espaces de lotissement étaient saturés.

Tentaculaire et avide d’espaces, la ville capitale postcoloniale engloba les terres de Mikonga pour bâtir la  commune de Nsele d’une superficie de 898,80 km². La conquête de ce territoire allait au-delà de terres de Maluku jusqu’aux contrées de Mai-Ndombe (Black River).Un territoire supplémentaire de 7.948,80 km² aux dimensions d’un pays, était ajouté à la ville, soit 79% de l’ensemble.

Ce fut une loi de 1968 qui avait permis l’annexion du Plateau des Bateke à la ville de Kinshasa en englobant le groupement de Nguma du secteur Bateke de la chefferie Mbankana. Dans son rapport accompagnant le projet d’ordonnance, le ministre de l’Intérieur affirmait que ’’la loi se conformait au désir exprimé par le général Mobutu lui-même’’.

Mais quels étaient les projets pour ce territoire si immense, presque sans limites et dont le mode de conquête n’est pas sans ressemblance à celui de l’occupation léopoldienne. Des projets : la République, Kinshasa la capitale et Mobutu en avaient et en rêvaient avec cette propension de tout avoir pour soi. Ici tout est immense : l’eau, la forêt, la terre arable, le sol et le sous-sol. Le rêve d’une deuxième ville. 

Une partie de ces terres revenait à Mobutu et aux dignitaires du régime pour l’exploitation agricole, l’implantation de l’usine sidérurgique, la construction des auberges de villégiature et autres activités de loisirs. Le  Domaine agroindustriel présidentiel de la Nsele, Daipn, de Mobutu s’étendait de la rivière Nsele jusqu’à Mbenzale sur 12 km de longueur. Dieu seul sait à quel prix l’avait-il acquis.

Par ailleurs des hommes de la grande ville, les ’’citoyens Commissaires du peuple, commissaires d’Etat, acquéreurs et autres leurs excellences ’’ du régime Mobutu, ayant acquis des terres dans cette zone, ne voulaient se retrouver sous la juridiction des autorités des provinces rurales. Ni les populations Teke et Humbu du Plateau, attirées par la magie d’habiter la ’’ville capitale’’, ne voulaient plus jamais accepter de dépendre de ces nouvelles provinces du Bas-Congo et du Bandundu (anciens districts appartenant à la Province de Léopoldville) comme ce fut le cas pendant un temps.

Les chefs coutumiers de cette contrée, enthousiasmés au départ par cette annexion, finirent par déchanter, les terres leur ayant été prises sans compensation d’urbanisation promise de leur campagne et sans reconnaissance formelle de chefferies comme pouvoir local. 

Ce préjudice perpétré depuis la colonisation ne cessera pas tant que les autochtones ne redeviendront pas propriétaires de leurs terres ancestrales en partage équitable avec l’Etat central. Le recouvrement serait une des manifestations de l’indépendance.

           3.1997-2018 Les nouveaux conquérants, les Kabila, «la main noire »  Kwamouth, l’avant- poste

Tant que l’on parlait des groupes armés sans agir dans l’est de la République démocratique du Congo, à Kinshasa on pouvait remplir un stade pour chanter et danser. Les Kivu et l’Ituri sont des terres lointaines que les Kinois, à deux mille kilomètres, pouvaient s’endormir sur leurs lauriers. 

Soudain, il eut des pleurs et des lamentations à Kwamouth, à Bagata, à Kinsele, à Mfumu Nketo, à Mantsiambion, à Kenge, au Pont Kwango, à Mongata, à Mbankana, à Batsiongo, à Dumi et aussi ailPeurs dans la région. Teke-Yaka, deux néologismes étaient apparus. Deux tribus, voisines et mélangées, se font la guerre fratricide pour ’’des terres ancestrales perdues ou à reconquérir’’. Mais ce n’est pas dans les Kivu ni dans l’Ituri. C’est à la frontière, dans l’Est de la province urbaine de Kinshasa, la capitale. 

Alors s’était-on réellement réveillé ! On avait longtemps parlé pour  entendre le son du tam-tam et d’en comprendre les motivations et le comportement des uns et des autres. 

Des VACHES. Au commencement. Il y a eu des vaches, des vaches aux grandes cornes, amaigries, venues de nulle part, des contrées lointaines, à la recherche des terres, des pâturages, ’’inexploités’’, ’’inoccupés’’ ? Cette apparition créa une surprise et souleva un tollé général. Des questionnements d’étonnement fusèrent de toutes parts. Et les vaches disparurent dans la nature, leurs bouviers avec. 

Le sujet devint tabou. Ce fut par de chuchotements que l’on se passait l’information. Pour les autorités territoriales qui s’abstenaient de communiquer, c’est du ni vu ni connu. On a pratiqué la politique de l’autruche. Personne ne voulait savoir la provenance ni la direction prise par ces vaches à lait après leur errance. Seraient-elles retournées sans doute d’où elles étaient venues ou accueillies quelque part dans une ferme fermée? Ceux qui affirmaient les avoir vues étaient menacés d’en apporter les preuves. Une démarche quasi impossible. De faits et des rumeurs se confondirent pour soutenir l’inaction.

Pourtant depuis 2022, dans cette région, des dizaines de personnes ont été tuées et de milliers d’autres, femmes et enfants, forcées d’abandonner leurs villages dont certains furent incendiés suite aux combats entre Teke et Yaka. Les uns revendiquant la propriété de terres,  les autres les droits de résidence, d’exploitation ou encore le refus de payer la redevance coutumière dont le montant était majoré du jour au lendemain.

Ce n’était plus des rumeurs. Entre les deux communautés, c’est désormais la Tour de Babel dans laquelle se mêlèrent d’autres ethnies, les Yansi, les Humbu, les Baboma, les Mbala et autres populations riveraines de Mai-Ndombe, du Kwango et du Kwilu. Qui a semé la zizanie entre ces peuples qui depuis des siècles vivent en harmonie et des mariages entre eux nombreux, s’interrogeait-on. 

Alors il est apparu un troisième néologisme, véritablement anonyme : Mobondo, pour s’interroger d’avantage. Ce n’est pas une tribu, des bandits armés ou une sorte de milice qui a son agenda propre, celui de défendre ’’sa terre’’ contre ’’l’invasion’’ des personnes étrangères à la propriété ? 

Quoi d’autre qui justifierait ces affrontements ? Seraient-ils le fait d’un concours fortuit d’un événement déplorable ;  le fait des bandits, des coupeurs de routes ? Ne seraient-ils pas annonciateurs d’un feu qui couve, d’une bataille plus importante à venir, à court ou à long terme ? Et dans cette confusion née de ce flot de malentendus, on a laissé les commentaires aller dans tous les sens. Et chacun cherchant d’en trouver une piste. 

Le fond du problème. Ici comme là, c’est la revendication de propriété de terres. Le sol et le sous-sol. Car, entre temps, d’autres conquérants, des hommes de la capitale, dignitaires de tous régimes ont négocié des concessions foncières immenses  et ils  se sont mis à poser des bornes de leurs acquisitions,  expropriant  ainsi les communautés locales, souvent avec la naïveté  des chefs coutumiers. Le territoire que l’on croyait vaste et illimité, ’’inoccupé’’ et vide (selon la terminologie coloniale) est devenu insuffisant, «privatisé» et étroit pour ses habitants, sans titres de propriété, forcés d’évacuer les lieux comme au temps de Léopold II, le tout puissant «Bulamatadi ».

Un nouveau conquérant invisible et qui a pour nom «la main noire» est à la recherche des terres. Comme dans les Kivu, dans l’Ituri et comme dans l’empire de Léopold II, les habitants des villages détruits sont obligés d’abandonner leurs terres séculaires et leurs champs pour s’abriter sous des tentes précaires des humanitaires. On ne peut s’étonner, sans ressources et abandonnées à elles-mêmes, souffrant comme là-bas de la famine, que ces populations recourent à toutes formes de résistance et d’auto-défense pour survivre. 

Déjà avant les pillages de 1992, Mobutu aurait-il retourné à l’Etat les terres du DAIPN prises aux communautés traditionnelles, ne pouvant plus les cultiver ? Dans cette confusion on rapporte que la descendance Mobutu aurait revendiqué le titre de propriété et que par un tour de passe-passe administratif, elle en attendrait une ordonnance de restitution. 

Encore une fois, sans partage avec les communautés traditionnelles spoliées. Entre temps des officiels et des parlementaires se plaignent de la spoliation de la concession par des particuliers tout en s’abstenant à prendre des mesures appropriées.

Le Parc de la vallée de la N’sele (Kingakati) qui attire un monde de touristes kinois s’étend sur 20.000 hectares à cheval sur les territoires du Bas-Congo, du Kwango et de la ville province de Kinshasa, un espace correspondant à la surface des communes de Masina, (69,7Km2), de Limete (67,6Km2) et de Lemba (23,7Km2) réunies. Ce parc privé a fait déposséder certaines chefferies de leurs terres d’où elles tiraient leurs menues richesses sans indemnités compensatoires connues et conséquentes.

Par Fumunzanza Muketa 

 

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