Dernière minute
Société
" Ne sois pas effrayé par la mort, sois plutôt effrayé par une vie non vécue ". La rue nous surprend avec cette belle citation à connotation philosophique dont l'auteur est anonyme. Cette assertion signifie qu'il est plus regrettable de passer à côté de sa vie que d'en craindre la fin…
Culture
Forum éco
Enjeux de l’heure
La Première ministre Judith Suminwa a présidé hier mardi la cérémonie de clôture de l’atelier national consacré au développement des métiers verts, un pilier stratégique dans la lutte contre le…
Étranger
Dans le cadre d'une descente sur le terrain organisée par le Centre de communication de presse internationale de Chine (CIPCC), une délégation de journalistes africains francophones et anglophones…
Nation
La Police nationale congolaise (PNC) de Beni entend frapper un grand coup contre la criminalité urbaine. Ce mardi 28 octobre, plusieurs présumés bandits armés arrêtés ces dernières semaines seront…
Massacres à répétition des civils dans l’est de la RD Congo : Combien de morts faut-il pour un deuil national ?
La situation dans l’Est de la RD Congo est telle que les populations civiles ne sont sûres de rien. Elles dorment sans aucune certitude de se réveiller le lendemain. Et, quand elles se réveillent, c’est sans la moindre assurance de dormir paisiblement. Bref, ces Congolais de la partie Est et Nord-est du pays vivent dans une psychose permanente, à cause des tueries répétitives et à grande échelle, perpétrées par des rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF).
Pas plus tard que dans la nuit du lundi 8 au mardi 9 septembre en cours, ce groupe armé a massacré environ 71 personnes à Ntoyo, localité situé dans le secteur de Bapere, territoire de Lubero, dans la province du Nord-Kivu.
Comme si cela ne suffisait pas, les mêmes rebelles ont encore attaqué, dans la même nuit, la localité de Fotodu, dans le même territoire de Lubero, où ils ont massacré 18 personnes. Ce qui porte à 89, le total des civils tués dans les deux attaques des ADF à Lubero.
Selon plusieurs sources locales citées par des confrères, la plupart des personnes tuées assistaient à des funérailles, lors de l’attaque. Surpris et sans aucun moyen de défense, certains parmi eux ont été tués soit par balles, soit à coup de machette. D’autres sont morts calcinés dans leurs habitations incendiées par les assaillants. Ceux qui voulaient fuir ont été abattus.
C’est donc ici l’occasion de rappeler qu’entre le 13 et le 14 août dernier, les mêmes ADF avaient attaqué plusieurs localités de ce même secteur de Bapere, tuant 40 personnes.
Depuis la fin du mois de juillet de l’année en cours, les bilans tragiques cumulés des exactions des ADF dans l’Est de la République démocratique du Congo, fait état de plus d’une centaine de civils tués. Cela sans compter les 43 chrétiens catholiques, massacrés en pleine prière dans la nuit du samedi 26 au dimanche 27 juillet dans une église de Komanda, en Ituri, province située dans le Nord-Est de la RD Congo.
LA FAUSSE COMPASSION DES KINOIS
Ce qui choque plus d’une âme sensible est l’attitude des Congolais du reste du pays, vis-à-vis de ces massacres à répétition de leurs compatriotes de l’Est et du Nord-Est. Un comportement nonchalant, comme si ces carnages humains étaient un simple fait divers.
Pourtant, comment comprendre qu’au moment où des familles entières sont froidement abattues dans l’Est du pays, à Kinshasa, par exemple, les gens continuent à vivre comme si rien ne s’était passé?
Il est vrai qu’après chaque massacre des civils, le gouvernement congolais pond un communiqué condamnant ces actes de criminalité. Sympathique. Cependant, d’aucuns pensent que les autorités du pays devraient aller bien au-delà d’un simple communiqué, avec des messages de condoléances aux familles des victimes.
Pour les mêmes observateurs, le Gouvernement ferait mieux en "décrétant" un deuil national, en signe de solidarité et de soutien moral des Congolais d’autres provinces, à leurs compatriotes éplorés.
Combien de mort faut-il, avant de décréter un deuil national ? C’est donc là, la question. Honni soit qui y verrait des relents subversifs. Dès lors que les autorités provinciales appellent leurs administrés à observer un deuil «communautaire», en mémoire des victimes d’une attaque rebelle, on a l’impression que ce malheur ne concerne pas le reste du pays. Bon sang !
Devoir de compassion
Comment les Congolais peuvent-ils se montrer indifférents par rapport à ces massacres en séries, perpétrés dans l’Est et le Nord-Est de leur propre pays, comme s’il s’agissait des faits très lointains, survenus à plusieurs milliers de kilomètres de leur territoire national ? Ahurissant !
Par essence, le deuil national est l’expression d’une douleur en dehors de soi. Il marque l’hommage de la Nation aux victimes d’un événement marquant.
Par conséquent, il ne peut pas seulement concerner les officiels. Et, l’organiser à la suite de la mort d’un groupe de Congolais, survenue soit dans une catastrophe naturelle, soit dans une attaque rebelle, serait ni plus ni moins, une expression naturelle de cohésion, de solidarité nationale.
Peu importent leurs origines, les Congolais doivent se sentir tous concernés, par ce qui se passe dans l’Est du pays. Alors, exit la fausse compassion !
Précisons ici que deuil national ne rime pas forcément avec arrêt total des activités. C’est vrai que les circonstances peuvent l’imposer, lorsqu’il s’agit, par exemple, d’une très haute autorité politique.
Pour le cas des compatriotes tués, aussi bien dans les deux provinces du Kivu qu’en Ituri, ce ne serait trop demander de décréter un deuil national. Ne serait-ce que pendant une demi- journée, avec imposition des cantiques aux différents médias audiovisuels locaux. A défaut de mettre les drapeaux en berne.
Grevisse KABREL
 
          
 
