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LA GUERRE D'AGRESSION DE LA RDC S'INVITE A L'ONU : L'appel de Macron sera-t-il entendu (cette fois-ci) ?
* Le président français annonce la tenue, en octobre, d'une réunion à Paris, sur le dossier congolais.
Dans son oral à la tribune de l'Onu, hier mardi 23 septembre, le président français, Emmanuel Macron, n'a pas oublié la guerre d'agression que le Rwanda mène, depuis trois décennies, en République démocratique du Congo. Le président français a particulièrement appelé la communauté internationale, réunie à New York, à " donner de l'espoir aux populations des Kivu et aux centaines de milliers de déplacés ".
A la tribune de la 80ème session ordinaire des Nations unies, dans un discours fort interpellateur, Emmanuel Macron a appelé au respect de la souveraineté et de l'intégrité du territoire du pays de Félix Tshisekedi ainsi que de l'urgence humanitaire en faveur de plusieurs milliers de Congolais qui vivent dans l'errance, après avoir abandonné leurs villages à la suite des affrontements dus à la guerre d'agression que mène l'armée rwandaise en soutien à la coalition rebelle de l'AFC/M23.
Le président français a appelé la communauté internationale à redonner confiance aux populations de l'Est. " Il faut rendre espoir à la population du Kivu et aux centaines de milliers de personnes qui ont été déplacées ", a-t-il déclaré sous les applaudissements de la délégation congolaise.
TENUE D'UNE RUNION EN OCTOBRE
Dans la foulée, Emmanuel Macron a salué plusieurs initiatives diplomatiques visant à ramener la paix. Il a évoqué l'accord de Washington entre Kinshasa et Kigali, parrainé par les États-Unis ainsi que les pourparlers de Doha menés entre Kinshasa et les rebelles du M23/AFC sous la médiation du Qatar avec la signature par les parties de la déclaration de principes.
Le chef de l'État français n'a pas oublié les discussions, comme celles portées par l'Union africaine, cherchent à ouvrir une voie vers la paix et la stabilité.
Cependant, malgré ces efforts diplomatiques, la situation sécuritaire sur le terrain continue de se détériorer, les violences persistent et de nouvelles vagues de déplacés aggravent la crise humanitaire dans cette région instable depuis plusieurs décennies.
Et d'annoncer la tenue le mois prochain, dans la capitale française, d'une réunion au sujet du dossier congolais.
" L'urgence humanitaire aussi est indispensable. Et c'est aussi pour cela que nous réunirons le mois prochain à Paris, tous ceux qui peuvent répondre à l'urgence humanitaire et à converger les initiatives de paix ", a poursuivi Emmanuel Macron.
Ce discours est intervenu quelques heures avant l'allocution du président congolais Félix Tshisekedi, également attendu devant l'Assemblée générale des Nations unies.
Si l'intervention du président Macron au sujet de la situation sécuritaire et humaine a suscité de l'espoir, de la joie dans le chef des Congolais en général, de tous les peuples épris de la paix en particulier, il y a lieu de s'interroger sur la concrétisation des propos de M. Macron.
CE N'EST PAS LA PREMIERE QU'UNE TELLE POSITION EST PRISE
En effet, l'histoire nous rappelle que ce n'est pas la première fois qu'un chef d'Etat d'une grande nation comme la France prend une telle position susceptible de redonner de l'espoir aux populations qui subissent l'injustice, l'inaction, le silence qui frisent la complicité de cette communauté internationale. Il en est de même d'Emmanuel Macron lui-même qui n'est pas à sa première prise de position face au drame qui se joue dans l'Est de la RDC. Et ce, depuis trois décennies. Oui, la communauté internationale a toujours condamné, sans pour autant aller au-delà de simples condamnations.
Est-ce en raison de la menace sécuritaire que présente le nombre élevé des conflits qui se déroulent concomitamment dans le monde que la voix du président français s'est fait très interpellatrice ? Les Congolais peuvent-ils croire que cette fois-ci peut être la bonne pour voir enfin cette communauté internationale se réveiller de sa torpeur, briser son silence coupable ? Les 193 membres de l'Onu - moins le Rwanda et ceux qui le soutiennent - doivent-ils attendre que toute la population congolaise soit exterminée pour enfin se lever comme un seul homme ?
" Nous ne devons oublier aucun de ces conflits. Nous n'avons pas le droit, à aucun moment,, de nous décourager", a-t-il conclu, dans un ton très martial.
Depuis que le conflit dans l'Est de la RDC a commencé, les millions de Congolais se sont malheureusement compte que ce conflit a constitué le cadet des soucis de la communauté internationale. Ils ont également compris que cette même communauté internationale s'est toujours découragée lorsqu'il s'agit de la guerre de son pays. En attendant de voir se concrétiser cet appel, les Congolais ont droit d'être sceptiques.
Kléber KUNGU