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Kananga : Les élèves contraints de transporter des briques pour leurs enseignants
Des scènes troublantes sont observées hier mardi dans le quartier Hôpital de la commune de Tshinsambi à Kananga (Kasaï-Central), où des élèves du complexe scolaire Viens et Vois sont apperçus transportant des briques durant les heures de cours. Cette pratique, qui s'inscrit dans le débat sur l'autofinancement des écoles, soulève de vives questions sur la protection de l'enfance et le rôle de l'éducation en province.
Les élèves, en uniforme, sont vus portant de lourdes charges en pleine rue, une situation qui suscite la colère de certains parents. D'après les témoignages recueillis, les enfants sont régulièrement sollicités pour ces corvées, au détriment de leur temps d'apprentissage. Un parent, qui a souhaité garder l'anonymat, a exprimé son indignation : "Je ne comprends pas pourquoi nos enfants doivent faire ce travail. L'école devrait être un lieu d'apprentissage, pas de corvée", a-t-il réagi.
La controverse est d'autant plus vive que les avis sont partagés. Un ancien élève de l'établissement défend cette pratique, la qualifiant de "valeur éducative" qui "apprend le sens du travail", tout en soulignant la nécessité d'assurer la sécurité des enfants. Ces pratiques, qui rappellent des traditions éducatives anciennes où les élèves contribuaient manuellement à l'entretien de leur école, semblent persister malgré l'évolution du système éducatif.
LES DÉFIS DE L'AUTOFINANCEMENT
DES ÉCOLES
Des enseignants et responsables locaux ont tenté d'expliquer la situation, pointant du doigt les difficultés financières des établissements scolaires, en particulier depuis la mise en place de la gratuité partielle de l'enseignement de base. Un enseignant du secondaire a confié sous couvert anonymat : "Les écoles doivent parfois organiser ces travaux pour financer certaines activités. Ce n'est pas idéal, mais c'est une réalité".
Cette révélation met en lumière les conséquences de la gratuité de l'enseignement sur le terrain. Les écoles, privées des frais de scolarité, cherchent des moyens de subsistance, et le travail des élèves semble être une solution de dernier recours, bien qu'il soit contraire aux principes fondamentaux des droits de l'enfant.
La situation à Kananga est emblématique d'un débat plus large. Tandis que certains y voient une tradition louable, d'autres dénoncent un travail forcé, une violation des droits de l'enfant et une exploitation inacceptable. Le constat est clair : la pratique est controversée et la polémique reste vive.
Il reste à déterminer si ces scènes représentent un héritage des anciennes pratiques scolaires à préserver ou une forme d'exploitation qui doit être bannie du système éducatif congolais. La question est désormais entre les mains des autorités de l'éducation, qui devront clarifier les directives et trouver des solutions alternatives et respectueuses des droits de l'enfant pour le financement des écoles.
Félix MULUMBA Kalemba