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Démission de Kamerhe, Fatshi : «Je n’y suis pour rien»
* «Nous sommes toujours alliés et partenaires, sauf si M. Vital Kamerhe en décide autrement», a réagi Félix Tshisekedi hier, lors d’un déjeuner de presse à New York.
Après la démission hier, de Vital Kamerhe du perchoir de l’Assemblée nationale, la réaction du Président Félix Tshisekedi ne s’est pas fait attendre. «Je n’y suis pour rien. Nous sommes toujours des alliés et partenaires. Sauf si M. Vital Kamerhe en décide autrement. Je ne suis pas à la base de sa démission ni de ses problèmes. Je ne vois pas pourquoi il me tournerait le dos. Je continue à le considérer comme un allié et un frère», a déclaré Fatshi, répondant ainsi à la question d’un journaliste, lors d’un déjeuner de presse hier lundi 22 septembre à New York.
Fatshi rappelle qu’il est le garant de la stabilité et non le gestionnaire des cuisines internes des institutions. «Il y a quelques jours, j’avais réuni tous les chefs de corps constitués. Le mot d’ordre était que la rentrée parlementaire se déroule dans le calme et la sérénité. Après, chaque institution a son propre fonctionnement. Ils ont décidé de défier leur président. C’est leur cuisine interne. Mon rôle est de veiller à ce que les droits de chacun soient respectés et que la stabilité de l’institution soit préservée», ajoute Félix Tshisekedi.
Il y a une fin pour tout. Vital Kamerhe ne tiendra plus le marteau du Bureau de l’Assemblée nationale. Visé par une pétition signée par plus de 260 députés nationaux, l’élu de Bukavu, dans la province du Sud-Kivu, a préféré une auto-éjection à une déchéance sentant un parfum fort de l’humiliation.
Alors que la plénière s’apprêtait à examiner, hier lundi 22 septembre en fin d’après-midi, le Rapport de la Commission spéciale chargée d’étudier la forme des pétitions contre cinq membres du bureau, le désormais ancien président de l’Assemblée nationale a annoncé sa démission. Un geste inattendu pour certains observateurs et prévisible pour d’autres.
Le commandant en chef des pétitionnaires, Crispin Mbindule, pourrait se réjouir d’avoir eu, finalement, la tête de l’homme à la célèbre cravate rouge vif. Quand bien même que cela n’ait pas été dans les conditions qu’il aurait voulues.
Question cependant, quel scénario réserve l’Après-Kamerhe au Bureau de la Chambre basse du Parlement congolais ? Autrement dit, qui succédera donc à VK ? L’Union sacrée de la Nation (USN), Majorité parlementaire au pouvoir, va-t-elle se lancer dans une nouvelle bataille en interne pour se choisir un nouveau Président de l’Assemblée nationale ? L’USN a-t-elle déjà une solution «prêt-à-porter» pour ne pas trop perdre de temps ? Trêve d’interrogations!
Toutefois, à toutes ces questions sans réponse pour l’instant, l’opinion ne devrait pas oublier que dès le départ, Vital Kamerhe n’avait jamais été le candidat de l’USN au perchoir. Sinon, il n’y aurait pas eu de primaires, organisées pour la désignation des candidats aux différents postes du Bureau de l’Assemblée nationale. Sauf, évidemment, le poste de Rapporteur adjoint réservé à l’Opposition.
D’ores et déjà, ça se susurre autour du premier vice-Président de l’Assemblée Nationale, Jean-Claude Tshilumbayi, élu député national sur la liste de l’UDPS, principal parti au pouvoir au sommet de l’Etat. Ce dernier est pressenti successeur de Vital Kamerhe et bénéficie des faveurs des pronostics. Sauf si les intrigues politiques venaient à en décider autrement.
Certains observateurs parlent d’un come-back probable de Christophe Mboso Nkodia au perchoir. Mais, comme dans une course de chevaux, de nombreux parieurs donnent très peu de chance à ce dernier, pour avoir déjà occupé ce poste pendant cinq ans.
L’élu de Bukavu, visiblement ému mais déterminé à garder la maîtrise de son départ, s’est présenté devant ses collègues sans rancune affichée. Dans un mot aux accents d’héritage politique, il a revendiqué son rôle central dans l’avènement de l’alternance pacifique qui a porté Félix Tshisekedi au pouvoir.
«Mieux que quiconque, j’ai activement œuvré à l’avènement d’une alternance pacifique dans notre pays», a-t-il déclaré, rappelant son engagement de longue date aux côtés du chef de l’État.
Fidèle à son art oratoire, Vital Kamerhe assuré n’éprouver ni colère ni ressentiment, préférant évoquer «l’amour fraternel» et les vertus du pardon. Pourtant, derrière ce ton conciliant se cache une réalité politique plus rude : Kamerhe n’a pas résisté à la pression conjuguée des pétitions et d’une Majorité parlementaire en quête d’unité autour de l’UDPS, parti présidentiel.
On rappelle que, depuis l’ouverture de la session ordinaire en cours le 15 septembre, l’Assemblée nationale vit au rythme des accusations et des spéculations. Les pétitionnaires reprochaient à Vital Kamerhe un manque d’alignement avec les priorités présidentielles, ainsi qu’une gestion jugée opaque de la dotation de la Chambre basse. Dans les médias comme dans les couloirs du Palais du peuple, les débats houleux avaient fini par occulter les véritables enjeux législatifs.
«Contre ma volonté, l’attention s’est focalisée sur ma modeste personne », a-t-il regretté dans sa lettre de démission, déplorant une ambiance «morose» qui paralysait le travail parlementaire. Pour lui, il était temps de libérer l’institution de cette «parenthèse» afin de recentrer les énergies sur les urgences nationales : paix à l’Est, cohésion nationale, lutte contre la pauvreté et le chômage.
«Je me réjouis que la plénière d’aujourd’hui mette un terme à cette parenthèse, afin que, dès demain, nous retrouvions le chemin de l’essentiel : conjuguer nos efforts pour répondre aux aspirations du peuple qui nous a mandatés. L’essentiel, c’est aussi de ne pas oublier qu’en ce moment, nos sœurs et nos frères du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de l’Ituri vivent dans l’angoisse et paient le plus lourd tribut d’une guerre injuste qui nous est imposée. L’essentiel, c’est encore de garder à l’esprit qu’il nous reste de nombreuses batailles à mener et de nombreux défis à relever, au premier rang desquels le chômage et la pauvreté. L’essentiel, enfin, c’est d’être capables de sacrifier une part de nos intérêts présents, au nom de la construction radieuse d’un avenir collectif «.
Derrière les griefs officiels se dessine une réalité plus complexe. Plusieurs observateurs estiment que l’érosion progressive des soutiens à Kamerhe relève moins de ses pratiques de gestion que d’une lutte de pouvoir interne à l’Union sacrée. L’UDPS, parti présidentiel, chercherait à renforcer son emprise sur la chambre basse en écartant un allié de poids, parfois jugé trop autonome et capable de fédérer au-delà des cercles proches de Félix Tshisekedi.
Dans cette lecture, la chute de Kamerhe apparaît comme le résultat d’un rapport de force politique, où la loyauté au parti présidentiel prime sur l’équilibre des alliances. Sa démission, loin de mettre fin aux rivalités, ouvre la voie à de nouvelles batailles pour le contrôle du bureau de l’Assemblée nationale.
En effet, ce geste entraîne automatiquement une recomposition du bureau. Deux postes stratégiques sont désormais vacants : Le président et le Rapporteur adjoint, étant donné la démission de la députée Ensemble pour la République de Moïse Katumbi, Dominique Munongo Inamizi.
Leur remplacement s’annonce rapide, mais non sans tensions. Car, chaque camp de la Majorité entend placer ses pions à des postes-clés. Il s’agit de consolider l’orientation politique de la chambre basse à l’approche de futurs débats sensibles, notamment sur la sécurité à l’Est et les réformes économiques attendues.
Ézéchiel Monteirious MONTEIRO et Grevisse KABREL
Allocution du Président de l’Assemblée Nationale à l’occasion de la présentation du rapport de la commission spéciale et temporaire. Kinshasa, le 22 septembre 2025
Honorable Président de Céans, Honorables Députés et Estimés Collègues,
Cela fait maintenant quelques semaines que notre auguste Chambre est propulsée au cœur de l’actualité politique de notre pays. Contre ma volonté, l’attention s’est focalisée sur ma modeste personne.
Dans l’exercice de leur liberté d’expression, certains, ici ou à l’extérieur, ont multiplié à mon endroit critiques acerbes et attaques violentes, largement médiatisées. Mais d’autres, nombreux, m’ont témoigné sympathie et soutien sincère. Aux uns et aux autres, je tiens à dire : merci infiniment.
Fort malheureusement, ce débat sur la déchéance éventuelle de quelques membres du Bureau de l’Assemblée nationale a fini par occulter les véritables défis prioritaires auxquels notre pays est confronté. Ce sont pourtant ces défis qui cristallisent les attentes du peuple que nous représentons, et qui donnent à notre action toute sa substance patriotique: l’unité et la cohésion nationale, la défense de la souveraineté et l’intégrité territoriale, le progrès économique et social. Voilà ce qui devrait capter toute notre énergie.
Je me réjouis que la plénière d’aujourd’hui mette un terme à cette parenthèse, afin que, dès demain, nous retrouvions le chemin de l’essentiel : conjuguer nos efforts pour répondre aux aspirations du peuple qui nous a mandatés.
L’essentiel, c’est aussi de ne pas oublier qu’en ce moment, nos sœurs et nos frères du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de l’Ituri vivent dans l’angoisse et paient le plus lourd tribut d’une guerre injuste qui nous est imposée.
L’essentiel, c’est encore de garder à l’esprit qu’il nous reste de nombreuses batailles à mener et de nombreux défis à relever, au premier rang desquels le chômage et la pauvreté.
L’essentiel, enfin, c’est d’être capables de sacrifier une part de nos intérêts présents, au nom de la construction radieuse d’un avenir collectif.
Honorables Députés, Estimés Collègues,
À travers une pétition qui m’a été notifiée par voie d’huissier, un groupe de Collègues a mis en cause ma responsabilité en qualité de Président de notre auguste Chambre. Une lecture minutieuse de cette initiative montre que l’essentiel des préoccupations soulevées porte sur le traitement à réserver aux Honorables Députés.
Au nom du principe de redevabilité, auquel je suis profondément attaché et qui constitue un fondement de toute société démocratique, je me suis soumis à la procédure mise en place et j’ai répondu à chacune des préoccupations des pétitionnaires, le 19 septembre 2025, devant la commission spéciale et temporaire instituée à cet effet.
Aux termes de l’article 31 du Règlement intérieur de notre Chambre, la responsabilité d’un membre du Bureau, y compris celle du Président, ne peut être mise en cause que par l’initiative exclusive des Députés nationaux. C’est dire que le quorum de recevabilité, lié au nombre de signatures, ne peut être apprécié qu’à condition que la qualité de chaque signataire soit indiscutablement établie.
Dans le cas contraire, par bon sens et par droit, l’initiative est frappée d’irrégularité et ne saurait produire aucun effet.
Or, dans le cas présent, comme je l’ai relevé devant la commission, la pétition sous examen est entachée d’irrégularités. Le cas le plus flagrant réside dans le fait qu’elle n’est pas l’œuvre exclusive de Députés nationaux, puisqu’un des signataires, le numéro 42, est introuvable sur la liste actualisée des Députés de la présente législature. Ainsi, la pétition visant la déchéance du Président de l’Assemblée nationale a été portée par deux catégories de signataires : des élus d’une part, et un non-élu d’autre part.
D’aucuns soutiennent que ma personne constitue un blocage à l’amélioration des conditions de travail et du bien-être des Députés nationaux. Bien au contraire, dans un contexte marqué par les défis sécuritaires consécutifs à la guerre à l’Est, une mesure de réduction du train de vie des institutions avait été prise par le Gouvernement pour mieux soutenir l’effort de guerre. Il va de soi qu’une telle mesure ne pouvait épargner notre Institution.
Honorables Députés, Estimés Collègues ;
Mieux que quiconque, porté par la conviction et l’amour de la patrie, j’ai activement œuvré à l’avènement d’une alternance pacifique dans notre pays, en faveur de Son Excellence Monsieur Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, Président de la République et Chef de l’État. Aujourd’hui, je me réjouis de constater que nombreux sont ceux qui nous ont rejoints et ont épousé cette conviction que nous étions si peu à partager en son temps : celle d’une refondation de notre État autour du Président Félix Antoine Tshisekedi.
J’ai consacré l’essentiel de ma vie à la recherche et à la consolidation de la paix, ainsi qu’à l’amélioration des conditions de vie de notre population. Je voudrais vous rassurer: je ne suis animé ni de colère ni de ressentiment envers qui que ce soit. Mon cœur est trop étroit pour s’encombrer de tels fardeaux ; il s’emploie à entretenir l’amour fraternel et à cultiver les vertus du pardon.
Honorables Députés, Estimés Collègues ;
Le vote attendu ici, quel qu’en soit le résultat, porterait immanquablement un coup dur aux acquis auxquels j’ai contribué et que nous sommes tous appelés à préserver.
Je prends donc la mesure du spectre de la division et des clivages qui menacent de fragiliser la cohésion nationale et l’harmonie institutionnelle, pourtant indispensables à la réussite de notre projet collectif : restaurer la paix, impulser le développement et renforcer le rayonnement de notre pays.
Au moment de vous inviter à cet exercice singulier, et avant de clore mon propos, permettez-moi de m’en référer aux Saintes Écritures, dans le Premier Livre des Rois. L’unité et la cohésion de la majorité parlementaire, autant que celle de notre peuple, ne sont-elles pas à l’image de cet enfant disputé à la cour du Roi Salomon ?
À la proposition de diviser en deux cet enfant que j’ai tant porté et choyé, afin que chaque camp en obtienne une partie, je préfère, à la manière de la vraie mère, réaffirmer mon attachement à un seul camp, le seul digne du combat de toute une vie et transcendant les clivages conjoncturels et sociologiques : le camp de la République.
Convaincu de ce qui précède, et tout en réitérant ma loyauté à la Nation congolaise, à ma famille politique et à son Chef, je voudrais vous annoncer, en toute responsabilité, sans débat ni vote, que j’ai démissionné de mes fonctions de Président de l’Assemblée nationale.
Honorables Députés, Estimés Collègues ;
À vous, j’exprime mon amour fraternel et ma gratitude sincère pour les moments partagés au service de notre beau pays.
À toutes celles et ceux qui m’ont apporté un soutien spontané dans cette épreuve, je dis merci. Aucun mot n’est assez fort pour exprimer ma reconnaissance. Sachez que vous pouvez toujours compter sur moi.
Je veux également m’adresser à nos collègues pétitionnaires. Merci à vous aussi. Merci, car au-delà de l’épreuve, il y a l’apprentissage.
Chers frères et sœurs, ce qui nous unit est infiniment plus fort que ce qui nous divise. À votre démarche démocratique, j’ai apporté des réponses précises devant la commission spéciale et temporaire. Je n’ai aucun doute que notre lanterne à tous a été éclairée.
Ma gratitude s’adresse aussi au personnel administratif et aux assistants parlementaires qui abattent un travail remarquable avec zèle et abnégation.
À celui qui me succédera, je souhaite plein succès dans la conduite de notre Chambre. Que l’Éternel lui accorde la sagesse et la force nécessaires pour relever ce grand défi. Je vous invite à lui apporter tout votre soutien.
Enfin, un mot à notre jeunesse parlementaire : chers jeunes députés, vous êtes à la fois le présent et l’avenir de notre nation.
Soyez toujours conscients de cette responsabilité. Travaillez avec acharnement et discipline. Vivez pour l’Histoire !
Que Dieu bénisse la
République Démocratique du Congo, son peuple et ses institutions.
Je vous remercie.
Vital KAMERHE LWA KANYIGINYI NKINGI