Dernière minute
Société
" Oyo Nzambe nanu apesi te koluka yango epai ya nganga te ! ". Traduisez "Ce que Dieu n'a pas encore donné, ne le cherche pas chez un féticheur ! en lingala" C'est un message d'avertissement que la rue vient d'adresser à tous ceux qui cherchent à tout prix à avoir tout…
Culture
Forum éco
Enjeux de l’heure
Johan Borgstam, Représentant spécial de l'Union européenne pour la région des Grands Lacs, a effectué, du 3 au 5 novembre, une visite de trois jours à Kinshasa, République démocratique du Congo.…
Étranger
Du 20 au 23 octobre 2025, s'est tenu à Beijing le 4ème plénum du XXème Comité central du Parti communiste chinois (PCC). Ce rendez-vous important de la gouvernance chinoise a examiné et…
Nation
Commissaire du district Kin-Sud, Bienaimé Mavambu, dit "Caméléon humble", a appelé les jeunes évoluant dans le scoutisme dans son ressort à être fiers de leur identité en tant que membre de ce…
Assemblée nationale : 72 heures pour sceller le sort de Vital Kamerhe et de son bureau
* Le compte à rebours lancé, la commission spéciale a trois jours pour examiner les pétitions
Le Palais du Peuple s'est mué, ce mercredi 17 septembre 2025, en un véritable champ de bataille institutionnel. Au cœur de l'hémicycle, la tension était palpable : cinq des sept membres du bureau de l'Assemblée nationale, dont le président Vital Kamerhe, sont désormais sous le couperet de pétitions accusatrices. Pour arbitrer cette confrontation politique, une commission spéciale a été instituée, avec un délai strict de 72 heures pour rendre ses conclusions. Trois jours seulement, mais trois jours qui pourraient sceller le sort de VK et d'autres membres de son équipe.
La décision est tombée au terme d'une plénière agitée, présidée par le premier vice-président Jean-Claude Tshilumbayi. L'atmosphère dans l'hémicycle oscillait entre crispation et effervescence. D'un côté, les pétitionnaires, portés par Crispin Mbindulé et Samuel Yumba, sûrs de leur démarche et convaincus d'avoir franchi le seuil des signatures requis. De l'autre, les partisans de Kamerhe, dénonçant une cabale politique, savamment orchestrée pour affaiblir leur leader.
Dans ce climat tendu, la voix discordante de Justin Bitakwira a brièvement troublé l'ordre du jour. Depuis la tribune, l'élu d'Uvira a rappelé à ses collègues que " le peuple qui nous regarde pense que nous sommes des inconscients ", évoquant les tueries et massacres dans l'Est. Ses propos, accueillis par des brouhahas, ont été jugés hors sujet. La priorité du jour, ont insisté ses pairs, restait les pétitions. Mais, cette interruption aura rappelé à tous que derrière les querelles internes, le pays brûle.
L'INSTANCE PIVOT
La commission spéciale, composée d'un représentant par groupe parlementaire et d'un député non inscrit, devient désormais l'instance pivot. Elle devra auditionner les membres du bureau mis en cause et examiner les griefs : gestion opaque des finances, négligence de la situation sociale des élus, légèreté dans le vote des lois, et blocage du contrôle parlementaire. Trois jours d'auditions, d'arguments et de contre-arguments, avant de livrer un rapport qui fera office de verdict préparatoire.
" Dès lors que la commission spéciale présente son rapport devant la plénière, ensuite, c'est la plénière qui décide sur le sort des membres incriminés ", a précisé le député Peter Kazadi, insistant sur le caractère contradictoire de la procédure. Pour lui, cette étape est la traduction même de la démocratie parlementaire : un espace où chacun peut se défendre avant que la majorité ne tranche.
BATAILLE POLITIQUE FEROCE
Mais derrière cette rigueur procédurale se cache une bataille politique féroce. Pour les pétitionnaires, il s'agit d'en finir avec une équipe dirigeante accusée de compromission et d'opacité. Pour l'UNC et les alliés de Kamerhe, c'est une manœuvre de neutralisation, visant à installer un président plus docile au perchoir. Lamuka dénonce " un régime cherchant un Yes man ", tandis que certains katumbistes, à l'instar de Christian Mwando, redoutent une crise aux conséquences délétères pour la cohésion nationale.
Dans ce tumulte, Vital Kamerhe, lui, affiche une sérénité étudiée. La veille, lorsqu'il a reçu les pétitions dans son bureau, il avait martelé : " Une pétition ne veut pas dire l'arrêt de mort. " Un message de dignité et de résilience, qui tranche avec les accusations de ses adversaires. Sa posture de légaliste, répétant que " nul ne peut entraver le respect des institutions ", est autant une défense personnelle qu'un plaidoyer pour sauver son image d'homme d'État.
COMPTE A REBOURS
Pour autant, l'épreuve est rude. Son autorité est fragilisée, son crédit politique entamé, et sa présidence menacée. Les 72 heures confiées à la commission spéciale apparaissent comme un compte à rebours inexorable. Trois jours où chaque audition, chaque argument, chaque ligne du rapport pèsera lourd dans la balance du pouvoir.
Avec plus de 300 signatures recueillies par les pétitionnaires, la menace de destitution est réelle. Pour Vital Kamerhe, cette tempête parlementaire pourrait marquer la fin de son deuxième mandat à la tête de la Chambre basse. S'il s'efforce de garder une sérénité apparente, le processus enclenché par Jean-Claude Tshilumbayi est un verdict politique qui scellera, sans doute, l'avenir de son règne au perchoir.
En trois jours, la commission devra trancher entre droit et politique, entre règlement et rapport de force. Mais, quelle que soit son issue, cette séquence va basculer un tournant. Car, les 72 heures qui s'ouvrent au Palais du Peuple sont bien plus qu'un délai technique : elles incarnent l'attente angoissée d'un verdict qui pourrait sceller le sort de Vital Kamerhe et reconfigurer l'équilibre institutionnel de la République.
Ézéchiel Monteirious MONTEIRO