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Le XVème Plan quinquennal chinois, moteur de nouvelles perspectives de coopération sino-congolaise
Du 20 au 23 octobre 2025, s'est tenu à Beijing le 4ème plénum du XXème Comité central du Parti communiste chinois (PCC). Ce rendez-vous important de la gouvernance chinoise a examiné et adopté les Propositions du Comité central du PCC sur l'élaboration du XVème Plan quinquennal de développement économique et social, document qui orientera la trajectoire du pays pour la période 2026-2030.
Mais au-delà de la Chine, les conclusions du plénum ouvrent également de nouvelles perspectives de coopération pour les pays du Sud global, et notamment pour la République démocratique du Congo (RDC), partenaire stratégique de longue date de Pékin.
Une rencontre au sommet pour consolider la coopération sino-congolaise
À l'issue du plénum, Li Mingxiang, vice-ministre du Département de liaison extérieure du Comité central du PCC, a rencontré Augustin Kabuya, secrétaire général de l'Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS). Cette rencontre a permis de présenter l'esprit du plénum et de réaffirmer la vitalité de l'amitié traditionnelle entre la Chine et la RDC.
Le SG de l'UDPS, Kabuya a salué les remarquables succès de la modernisation chinoise et exprimé la volonté de s'inspirer de l'expérience du PCC en matière de gouvernance, afin de promouvoir une voie de développement adaptée aux réalités congolaises.
Le cœur du nouveau plan quinquennal repose sur la construction d'un "système industriel moderne" fondé sur trois piliers : l'intelligence, la transition verte et l'intégration industrielle. La Chine ambitionne de renforcer son indépendance scientifique et technologique, d'intensifier la recherche sur les technologies c et fondamentales, et de favoriser l'intégration entre innovation scientifique et innovation industrielle. Cette approche vise non seulement la modernisation du tissu productif, mais aussi la montée en puissance de l'éducation, des ressources humaines et de la transformation numérique.
Le plénum a également mis en avant l'"élargissement de l'ouverture réglementaire" comme moteur du développement futur. Pékin entend ainsi approfondir l'ouverture de son marché, renforcer les investissements croisés et promouvoir la co-construction de qualité de l'Initiative de la Ceinture et la Route. Ce cadre d'ouverture crée un environnement favorable pour les pays partenaires, leur offrant une participation active au processus de modernisation chinoise.
Dans le contexte des relations sino-congolaises, la RDC occupe une place stratégique. Premier producteur mondial de cobalt et grand fournisseur de cuivre, le pays détient des ressources essentielles pour la construction du système industriel moderne de la Chine. Les orientations du plénum "consolider et développer la base de l'économie réelle" et "développer l'industrie nouvelle énergie" -accentuent la demande chinoise en métaux stratégiques nécessaires à la transition énergétique et technologique.
Cette complémentarité économique s'exprime à travers des partenariats structurants comme la Sino-Congolaise des Mines (Sicomines), symbole d'une coopération gagnant-gagnant où l'exploitation des ressources s'accompagne d'investissements sociaux et infrastructurels.
L'évolution vers une coopération minière plus responsable et inclusive s'inscrit dans la nouvelle initiative de "co-construction, partage et co-création" lancée en octobre 2025 par le ministère chinois des Ressources naturelles. Sur le terrain, des entreprises comme Huayou Cobalt traduisent cette approche à Lubumbashi par des programmes de formation professionnelle destinés à renforcer les compétences locales et à promouvoir un développement équilibré.
Des infrastructures pour relier le développement et le bien-être
La Ceinture et la Route demeure le principal vecteur de la coopération sino-congolaise en matière d'infrastructures. Le projet de la route circulaire de Kinshasa en est un exemple emblématique. Avec un investissement de 396 millions de dollars et une longueur de 73 kilomètres, ce chantier vise à fluidifier la circulation, relier la capitale à des zones rurales et stimuler le commerce local. Une fois achevé, il contribuera de manière significative à la désenclaver la métropole kinoise et à renforcer son attractivité économique.
D'autres projets, tels que la centrale hydroélectrique de Busanga et la sous-station électrique de Kinsuka (220 kV), incarnent l'expertise chinoise dans la construction d'infrastructures modernes, tout en répondant aux besoins énergétiques de la population. Pour Pékin, la priorité est désormais donnée à des projets sociaux ciblés, à faible coût mais à fort impact - notamment dans les domaines de la santé, de l'éducation et de l'agriculture. Ces initiatives traduisent la volonté de la Chine de placer le bien-être des populations congolaises au cœur du partenariat bilatéral.
Coopération numérique et transition écologique: de nouveaux horizons
L'un des axes majeurs du plénum concerne "l'approfondissement de la construction d'une Chine numérique". Cette orientation ouvre la voie à une coopération accrue avec la RDC dans la transformation digitale. Pékin se dit prête à accompagner Kinshasa dans le développement des infrastructures de communication, la gouvernance numérique et l'e-administration.
Dans le même esprit, la Chine et la RDC collaborent étroitement sur la protection de l'environnement et la gestion durable des ressources naturelles. Dans le secteur minier, les entreprises chinoises déploient désormais des technologies antipollution barrières écologiques, tapis absorbants, systèmes de drainage contrôlé pour limiter l'impact environnemental de l'exploitation. En partageant leurs savoir-faire en matière d'écologie industrielle, elles contribuent à une exploitation plus responsable et à la préservation de l'écosystème congolais.
Une coopération tournée vers la coprospérité
Le message du 4ème plénum est clair : la Chine demeure fidèle à sa philosophie de "coopération ouverte et bénéfice mutuel". En construisant son propre développement, elle entend créer des opportunités pour le reste du monde, notamment pour ses partenaires africains.
Dans le cadre du partenariat stratégique global entre la Chine et la RDC, cette vision prend forme à travers des projets concrets dans les domaines des ressources, des infrastructures, du numérique et du développement vert. Ces initiatives traduisent le passage d'une relation de simple complémentarité économique à une dynamique de coprospérité partagée.
Ainsi, le XVème Plan quinquennal chinois ne constitue pas seulement une feuille de route pour la modernisation de la Chine, mais aussi un catalyseur pour le développement commun. En unissant leurs forces, Pékin et Kinshasa incarnent plus que jamais la construction d'une communauté de destin sino-africaine, fondée sur la solidarité, le partage et l'avenir commun.
MIN Ziyi (étudiant en master) et LIU Xinyi (maître de conférence), de l'Université de commerce international et d'économie de Pékin