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Kinshasa : les prix des biens de grande consommation baissent
Dans les allées animées du marché de la Liberté, à Masina, la joie des ménages à faible revenu est perceptible. Des sacs de riz, de farine et de semoule, pour ne citer que ces quelques produits de consommation courante, s'arrachent à des prix qui, depuis longtemps, n'avaient plus offert un tel soulagement. Reportage.
Depuis la baisse récente du taux de change marqué par le raffermissent du franc congolais face au Roi dollar, les prix des denrées alimentaires semblent enfin suivre la même courbe descendante. Après des mois d'étouffement économique, cette détente se traduit concrètement dans les foyers : un panier de provisions qui, hier encore, semblait inaccessible, redevient abordable.
"Avant, je souffrais pour trouver la provision pouvant s'étaler sur un ou deux mois. Aujourd'hui, mon argent retrouve sa valeur ", confie, soulagée, Joséphine, une mère de famille rencontrée au marché.
PRIX INDEXES SUR UN TAUX DE 2 300 FC LE DOLLAR
Chez Socimex, l'un des plus grands entrepôts de la place, les chiffres parlent d'eux-mêmes :
Semoule de 25 kg (marque Integrada) : 48 300 FC; Semoule Lion : 49 450 FC
Riz de 25 kg : entre 46 000 FC et 50 600 FC selon les marques (Lion, Warrior, Extra, Butter Brand).
Ces prix sont indexés sur un taux de 2 300 FC le dollar, signe d'un certain retour à la rigueur commerciale.
"Nous vendons en fonction du taux officiel. Le vrai problème vient de ceux qui opèrent à l'extérieur. Ils achètent moins cher mais revendent plus cher. On voit parfois le même sac de riz acheté ici à 46 000 FC se vendre à 55 000 FC dehors ", déplore le gérant.
Chez Sokin, la tendance est tout aussi encourageante. Si certains produits, à l'instar du sucre ont connu une légère hausse en dollar passant de 50 à 53 USD, leur valeur en francs congolais a diminué grâce au taux favorable :
Sucre roux Marbo (50 kg) : 121 900 FC ; Sucre blanc (50 kg) : 115 000 FC, contre 145 000 voire 155 000 FC il y a quelque temps.
" Je préfère Sokin pour la qualité et les prix justes ", témoigne Madame Sylvie, venue acheter le sucre pour son commerce de beignets.
Même constat chez Ngoma, où les produits laitiers se vendent désormais au taux du jour : le lait Nido (900 g) se vend à 59 000 FC et non 73 000 FC ; Belle Hollandaise l'est à 44 500 FC au lieu de 66.450 FC.
Si les grossistes se réjouissent, les détaillants, eux, tirent la sonnette d'alarme. Entre taxes locales, frais de transport et taux fluctuants selon les cambistes, leurs marges s'amenuisent dangereusement.
"Les gros distributeurs vendent parfois aussi en détail, ce qui nous fragilise. Et le taux de change varie d'un endroit à un autre : 2 200, 2 300, parfois 2 500 FC. Nous devons nous adapter", explique Flavien Muyona, vendeur de riz.
Ces revendeurs assurent que leurs prix légèrement plus élevés ne relèvent pas d'un abus, mais d'une réalité structurelle : ils intègrent la TVA, les coûts de transport, les taxes et les pertes logistiques. En clair, leur marge n'est qu'un amortisseur économique face à un environnement encore instable.
LES CAUSES D'UNE DESYNCHRONISATION DURABLE
Derrière la lenteur de la baisse des prix, plusieurs facteurs structurels s'imposent:
L'inertie des prix, d'abord : certains commerçants préfèrent observer la stabilité du marché avant tout ajustement.
Les rigidités internes, ensuite: le poids du transport, de l'énergie et de la logistique pèse plus lourd que le seul taux de change.
La dollarisation de l'économie, aussi : la plupart des transactions, même locales, restent libellées en dollars, neutralisant partiellement l'effet d'un franc congolais fort.
Enfin, les anticipations inflationnistes et la spéculation : habitués à la volatilité du CDF, les opérateurs maintiennent des marges de sécurité par crainte d'un retournement brutal.
Ces réalités traduisent une transmission incomplète de la politique monétaire vers l'économie réelle.
" Il y a un problème de crédibilité du signal monétaire, surtout dans un environnement dominé par le marché informel ", analyse un doctorant en économie rencontré sur place.
Malgré ces résistances, la tendance générale demeure positive. Les ménages reprennent confiance, les commerçants écoulent mieux leurs produits, et les marchés populaires vibrent à nouveau d'une activité qui respire la vitalité économique.
A noter que lors de notre ronde hier sur terrain, plusieurs entrepôts de Limete, à savoir Élikya, Grayson Sarl et Canaan, ont refusé l'accès aux journalistes, évoquant l'absence d'autorisation interne pour publier leurs prix. Une attitude qui interroge, à l'heure où la transparence est un levier majeur pour restaurer la confiance du marché.
Cette baisse généralisée des prix n'est pas un miracle : c'est le fruit d'une stabilité monétaire, bien qu'encore fragile, mais que le gouvernement s'efforce de consolider. Entre politiques publiques prudentes, régulation du marché et confiance retrouvée, le pays semble reprendre son souffle.
Et hier mercredi, dans les allées du marché de la Liberté, cette confiance retrouvée se lisait dans chaque regard.
Jérémie ASOKO