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Négociations Kinshasa - Kigali à Washington : le suspense persiste
Quatre mois après la signature d'un accord de paix bilatéral en panne aujourd'hui, les délégations de Kinshasa et de Kigali se retrouvent à Washington, aux Etats-Unis, depuis hier mardi 21 octobre, pour tenter de relancer cet accord. Au centre de cette rencontre cruciale pour la paix dans l'Est de la RDC, la question des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) que Kigali demande à Kinshasa de désarmer. Une bonne frange de l'opinion reste sceptique quant à l'aboutissement attendu de ces pourparlers des deux jours (les 21 et 22 octobre) qui sont à leur deuxième phase après la première les 17 et 18 septembre qui avait abouti à un échec.
Il s'agit d'une nouvelle session du Mécanisme conjoint de coordination de la sécurité prévu dans l'accord de paix signé le 27 juin par les deux pays sous l'égide de Donald Trump. Ces deux jours de discussions vont tenter de relancer un accord de paix entre Kinshasa et Kigali.
Mais une question centrale, difficile, reste celle des FDLR, la rébellion à majorité hutu, opposée au pouvoir de Kigali et que l'accord de Washington a prévu de neutraliser à la demande de Kigali. La question des FDLR a toujours été le motif invoqué par Kigali pour justifier son intervention armée en RDC. En effet, celui-ci a toujours accusé Kinshasa d'abriter et d'armer ces rebelles, des allégations que Kinshasa a toujours rejetées.
La réunion intervient dans un contexte de méfiance marqué par de multiples violations de cessez-le-feu par les protagonistes. Alors que les FARDC appellent les rebelles rwandais des FDLR à déposer les armes auprès d'elles ou de la Monusco, sur le terrain, aucune reddition n'a encore été enregistrée.
A tout prendre, la neutralisation des FDLR tant réclamée par le pouvoir de Kigali demeure l'enjeu majeur et la quadrature du cercle. Entre temps, ces rebelles posent deux conditions au dépôt des armes : d'abord le retrait par Paul Kagame de ses troupes de l'Est de la RDC, ensuite, la convocation par Kigali d'un dialogue sincère entre Rwandais. Ce que l'homme fort du Pays de mille collines n'a jamais inscrit dans son agenda. Kinshasa accuse directement Kigali de soutenir les groupes armés AFC/ M23, qui occupent des pans entiers du territoire de la RDC, notamment dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.
CONTEXTE DES PREALABLES INSOLUBLES
C'est dans ce contexte des préalables insolubles que se tient la deuxième phase des négociations de Washington. Ce qui n'augure rien de concret, alors que les Congolais attendent beaucoup de ces assises. Dans l'entre temps, sur le terrain les combats ne faiblissent pas avec tout le corollaire négatif qu'ils comportent : morts, viols des Congolais, déplacements massifs des populations, crise humanitaire…
Dans ce contexte explosif de tensions, de suspicions et de méfiance entre les parties prenantes à la crise, de quelle marge de manœuvre dispose le Mécanisme de coordination pour arriver à obtenir une réponse commune aux groupes armés ? Comment les négociateurs peuvent-ils arriver à désamorcer ces tensions militaires par des actions concertées, tout en garantissant un minimum de communication entre les deux armées ? Comment rendre la confiance entre les deux pays dont le cynisme, la ruse de l'un n'ont de commune mesure face à la sincérité et à la volonté de vivre dans un climat de paix de l'autre ?
Une mission qui s'avère donc très délicate d'autant plus que sur le terrain, les faits contredisent le discours officiel?: les opérations transfrontalières se poursuivent, les affrontements n'ont pas cessé, et la confiance entre les deux gouvernements est pratiquement inexistante.
Il importe de rappeler que la première phase des négociations s'est soldée sans résultats concrets. En effet, lors de leur précédente réunion, les 17 et 18 septembre, Kinshasa et Kigali avaient adopté un document stratégique qui définissait les premières étapes de leur coopération. Une première phase, enclenchée le 1er octobre, prévoyait des actions non offensives?: sensibilisation, coordination, échanges de renseignements. L'objectif ayant été d'amener les FDLR à se rendre, soit aux forces armées congolaises, soit à la Monusco.
REMISE EN QUESTION DE LA DEMARCHE ENGAGEE
Trois semaines plus tard, le constat est un échec. Aucun combattant ne s'est rendu, ni à l'armée congolaise, ni à la mission onusienne. Comme quoi, cette absence de résultats remet en question la viabilité de la démarche engagée. Le processus est ainsi bloqué, avant même le début des opérations censées être plus complexes.
Parallèlement, le texte signé en juin prévoit également la levée des "?mesures défensives?" du Rwanda, un terme qui désigne notamment le soutien à la coalition rebelle de l'AFC/M23. Celle-ci continue de contrôler des zones stratégiques. Or, le retrait des troupes rwandaises, prévu dans l'accord, n'a pas été appliqué. Les affrontements se poursuivent sur le terrain, malgré l'existence d'un mécanisme de surveillance du cessez-le-feu.
Devant ce blocage, les Congolais attendent un engagement ferme de Donald Trump dans le dossier A l'instar de sa forte implication dans les autres conflits mondiaux (Israël-Palestine, Russie-Ukraine…) pour une solution durable qui aiderait à ramener la paix et la stabilité dans la partie orientale du Congo-Kinshasa. En effet, le nombre de morts et les conséquences qui découlent de cette guerre de trois décennies forcent la compassion humaine même si ce sont les intérêts entre Etats qui prennent le dessus sur toute autre considération!
Kléber KUNGU