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" Les occupants illégaux n'ont aucun droit sur le trafic aérien " , tranche Patrick Muyaya
* Au cours d'une émission sur la RTNC, le ministre indique que seules la RVA et l'AAC peuvent décider de l'exploitation du ciel. 
 
Kinshasa reste ferme. Le gouvernement a rappelé, samedi 1er novembre, par la voix de son porte-parole Patrick Muyaya, que la gestion et la réouverture de l'aéroport international de Goma relèvent exclusivement des autorités légitimes de la République démocratique du Congo. Intervenant sur le plateau de l'émission Congolais Telema diffusée sur la RTNC, le ministre de la Communication et Médias a tenu à dissiper les confusions nées des récentes annonces internationales concernant la réouverture de cette infrastructure stratégique, occupée depuis janvier par la rébellion du M23-AFC soutenue par le Rwanda.
Patrick Muyaya a dénoncé avec fermeté toute tentative des groupes armés de se substituer dans l'État dans la gestion du trafic aérien à l'Est du pays. " Les occupants de Goma n'ont aucun droit de décider du trafic aérien ", a-t-il martelé.
Selon lui, seules la Régie des voies aériennes (RVA) et l'Autorité de l'aviation civile (AAC) sont habilitées à statuer sur les questions relatives à la circulation aérienne en RDC.
Le ministre Muyaya a rappelé que le secteur aérien congolais obéit à une réglementation internationale stricte. " Aucun avion ne peut survoler ni atterrir sur le territoire congolais sans autorisation préalable, ni sans transmission des identifiants, immatriculations, manifestes et membres d'équipage ", a-t-il expliqué, soulignant que tout vol entrant dans l'espace aérien congolais reste sous la supervision des autorités nationales.
"LES REBELLES NE SONT PAS MAITRES DE NOTRE ESPACE AERIEN"
" Même s'ils occupent illicitement l'aéroport de Goma, les rebelles ne deviennent pas pour autant maîtres de notre espace aérien. C'est une question de souveraineté et de sécurité nationale ", a insisté Patrick Muyaya.
Cette clarification intervient quelques jours après la déclaration du président français Emmanuel Macron à Paris, lors de la Conférence de soutien à la paix et à la prospérité dans la région des Grands Lacs. Dans son discours, le chef de l'État français avait évoqué la réouverture prochaine de l'aéroport de Goma " pour des vols humanitaires ", suscitant diverses interprétations sur le terrain.
Kinshasa a accueilli favorablement cette initiative, tout en prévenant qu'aucune décision ne saurait être prise en dehors des institutions congolaises. " Ce n'est ni l'agitation du père, le Rwanda, ni celle du fils, le M23, qui remettra en cause l'engagement pris à Paris par les partenaires de la paix ", a écrit Patrick Muyaya sur son compte X.
Et d'ajouter : " Vouloir marchander ou s'opposer à une intervention humanitaire urgente, c'est faire preuve d'un cynisme coupable. Le Congo, lui, reste attaché à la vérité, à la justice et à une paix durable."
"LA SECURITE DU TERRITOIRE NATIONALE NE SE NEGOCIE PAS"
Le gouvernement confirme envisager la mise en place d'un couloir humanitaire pour venir en aide aux populations meurtries de l'Est. Selon un responsable du secteur aérien, cette mesure, déjà transmise à l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), prévoit des vols humanitaires autorisés à titre exceptionnel. Ces opérations se feront sous supervision conjointe de l'État congolais, des Nations unies et des agences humanitaires.
" Même dans un contexte de guerre, il faut toujours maintenir un couloir humanitaire ", a expliqué le responsable. " Mais chaque vol sera annoncé, identifié et autorisé. Il n'y aura pas de passe-droit, car la sécurité du territoire national ne se négocie pas. "
Huit mois après sa fermeture, l'aéroport international de Goma demeure un symbole de la guerre qui paralyse l'Est du pays. Depuis la prise de la ville en janvier dernier par les rebelles M23/AFC soutenus par le Rwanda, le portail métallique de l'infrastructure reste verrouillé, et l'accès n'est accordé qu'au compte-gouttes, sur autorisation expresse des autorités rebelles. À l'intérieur, les herbes folles envahissent les parkings, les portes des bâtiments administratifs sont fracassées, et les carcasses de véhicules blindés jonchent le site. Les traces des combats sont encore visibles partout, et des engins explosifs subsistent, rendant le site encore plus périlleux.
Les habitants de Goma en subissent de plein fouet les conséquences. Voyager vers Kinshasa ou Bukavu relève désormais du parcours du combattant. Beaucoup sont contraints de passer par Kigali ou Kampala pour rejoindre d'autres régions. L'économie locale est asphyxiée, les commerçants ruinés, les humanitaires paralysés.
La Monusco elle-même a signalé les perturbations majeures dans ses rotations, ses approvisionnements et ses opérations de protection des civils.
Organisée par la France et le Togo, médiateur de l'Union africaine, la Conférence de Paris visait à mobiliser la communauté internationale autour de la crise humanitaire dans l'Est de la RDC. Les discussions ont également porté sur l'intégration économique régionale, considérée comme un levier de paix durable.
Mais à Kinshasa, le mot d'ordre reste clair : pas de paix sans respect de la souveraineté nationale. Patrick Muyaya l'a résumé en une phrase : " On peut occuper un aéroport illégalement, mais on ne devient pas maître du ciel congolais. "
Un message qui, au-delà des lignes de front, réaffirme la position inébranlable d'un État décidé à reprendre le contrôle de son territoire et à défendre la dignité de son peuple.
Ezechiel Monteirious MONTEIRO