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Pléthore d’universités en RDC : L’assainissement du secteur de l’ESU s’impose
Le secteur de l’Enseignement supérieur et universitaire (ESU) connaît un désordre indescriptible dû essentiellement à la pléthore d’universités. Seul Dieu connaît aujourd’hui le chiffre exact d’universités fonctionnant en RDC. Dans le privé, la cacophonie est plus que totale. Des agréments sont accordés à n’importe qui sans un contrôle rigoureux au préalable. Et lorsque l’on doit considérer que les universités et les établissements académiques supérieurs constituent le sommet du savoir, il y a de quoi pleurer pour la RDC. Si à ce niveau-là le désordre a atteint son paroxysme, l’avenir du pays ne peut être qu’hypothéqué. C’est pourquoi, dans l’immédiat le gouvernement est appelé à procéder à un profond assainissement de ce secteur.
Les règles du jeu non souvent respectées
À ce sujet, il existe bel et bien une loi qui régit l’enseignement supérieur et universitaire privé. Des critères existent pour qu’un établissement d’enseignement supérieur et universitaire soit autorisé à fonctionner, mais malheureusement, comme il est de coutume dans notre pays, les règles du jeu ne sont pas souvent respectées. Si la demande d’agrément d’une institution académique est soutenue par une somme d’argent, le dossier passe vite quelles que soient les failles qu’elle contient. C’est pourquoi, on a aujourd’hui des universités et instituts supérieurs qui fonctionnent sans répondre aux conditions exigées par la loi en vigueur.
Sur le plan des infrastructures, il y a de ces établissements qui louent des bâtiments ou qui se partagent des salles de cours avec d’autres écoles. Il y en a qui n’ont pas de bibliothèques où les professeurs et les étudiants peuvent lire et faire des recherches. Dans le domaine de la formation, la plupart de ces universités et instituts supérieurs ne disposent pas d’enseignants qualifiés. Ils se contentent de profs visiteurs ou à temps partiel. Encore que beaucoup de cours sont dispensés par des licenciés recrutés vaille que vaille sans le moindre respect des critères fixés par la loi.
Après un contrôle pas très profond l’année dernière, le ministère de l’Enseignement supérieur et universitaire avait décidé de la fermeture d’à peu près 450 universités et instituts supérieurs pour non conformité. Après avoir fait passé la tempête pendant quelques mois, certains de ces établissements ont recommencé à fonctionner sans avoir rempli les critères défaillants pour lesquels ils étaient fermés.
plus de 80% des filères sont à caractère non professionnel
Une autre grande faiblesse de notre enseignement supérieur et universitaire est le fait que plus de 80% des filières sont à caractère non professionnel. La majorité des facultés et départements sont à caractère général, ne débouchant pas sur des emplois directs. En conséquence, beaucoup de finalistes se retrouvent dans la rue exerçant des petits métiers n’ayant aucun lien avec la formation suivie. Par contre, des filières techniques ou du domaine scientifique se comptent sur le bout des doigts, alors que le développement du pays repose sur l’industrie qui nécessite des ressources humaines bien formées. Il existe donc une forte inadéquation entre la formation et les besoins de la société en RDC.
Concernant l’enseignement public, il faut résoudre la question de l’affectation des autorités académiques qui s’opère depuis plusieurs années selon une certaine géopolitique alors que la science est et doit être apolitique. À l’époque de la IIème République, malgré toutes les critiques à l’endroit du régime de l’époque, les recteurs des universités et les directeurs généraux des instituts supérieurs étaient désignés suivant un certain critérium. C’est ainsi que l’on trouvait par exemple un originaire de l’Equateur à la tête de l’université de Lubumbashi, un ressortissant du Kongo Central à la tête de l’université de Kisangani, etc… La conscience nationale était très forte en ce moment- là. Malheureusement, tout cet édifice s’est écroulé comme un château des cartes.
D’ailleurs, la réforme du sous-secteur de l’enseignement supérieur et universitaire intervenue vers 2005 a préconisé l’élection des autorités académiques par leurs pairs professeurs pour éviter le favoritisme et autre népotisme. À ce sujet, il importe de faire appliquer cette loi pour plus d’objectivité dans la nomination des autorités académiques. Le texte est là. Il suffit tout simplement de l’exécuter.
Le problème se pose avec acuité dans le secteur sensible de l’ESU qui est censé être le centre d’impulsion du pays. Ne nous dévoilons pas la face. Il faut attaquer le taureau par les cornes. Ce dossier doit êtret aussi un des chevaux de bataille du futur gouvernement.
Muke MUKE