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La somme nulle de nos pugilats additionnés
(Méditation citoyenne de Frank FIKIRINI)
On connaît la célèbre chanson «ancien combattant» du célèbre chanteur brazzavillois Zao. En a-t-on retenu la leçon ? «La guerre, ce n’est pas bon». N’avons-nous pas eu assez d’expérience de guerre en tant que peuple pour nous en rendre compte ? Des millions de morts depuis des décennies ne se compensent pas en en tuant bien d’autres.
Tout le mérite revient aux évêques et pasteurs des églises catholique et protestante qui ont sonné leurs cloches pour annoncer l’impératif d’un temps nouveau : celui de la paix. Dieu seul sait que ces cloches n’étaient pas du goût de tout le monde.
Il leur aura fallu beaucoup de foi dans le bienfondé de leur initiative et assez de courage et d’abnégation pour surmonter les obstacles qu’il leur a fallu franchir pour cette noble cause. On peut à cet égard, juste espérer que, comme le dit l’adage: «quelle que soit la durée de la nuit», le soleil apparaîtra.
La paix, on s’en rend compte, est non seulement à conquérir contre vents et marrées, elle est aussi à construire. Ce qui requiert des investissements de divers ordres, collectifs et privés, matériels et immatériels et, cela étant, des renoncements à consentir principalement de la part des divers camps antagonistes.
Pour le dire simplement, chez nous, la guerre a montré ses limites car, somme toute, nos pugilats additionnés – pour ainsi nommer la somme des violences exercées par les uns contre les autres – sont à somme nulle.
En d’autres termes, ni le pays, ni les belligérants n’y ont substantiellement rien gagné, en tout cas pour l’instant. C’est ce qui explique sans doute leur adhésion – hypocrite ou non – aux différents processus de paix engagés (Nairobi, Luanda, Doha, Washington) dont on nous a dit qu’ils étaient tous importants et convergeaient globalement vers le même objectif ultime.
Pendant que tout le monde attend l’aboutissement de ces processus, le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, a lancé à Bruxelles, lors de son discours prononcé à la tribune de la deuxième édition du Global Gateway Forum, un concept intéressant et lourd de signification par rapport à cette attente.
Il en a appelé à une «paix de braves» entre lui et son homologue rwandais, oubliant – ou snobant intentionnellement – la dimension complexe de la crise, dont la résolution, à ses yeux, ne serait suspendue qu’à un simple mot d’ordre du président rwandais donné au mouvement insurrectionnel qu’il soutient, à savoir l’AFC/M23 qui, faut-t-il le rappeler, non seulement administre de larges pans du territoire national, mais aussi a déjà formé des milliers de jeunes congolais au métier des armes avant de les incorporer dans ses rangs.
Encore qu’à part l’AFC/M23, il y a bel et bien une opposition non-armée qui a son cahier de revendications aussi bien que la société civile qui a également son mot à dire quant à la manière dont le pays est et doit être gouverné. Réalisme ? Supercherie ? Erreur d’analyse et d’appréciation des données ?
Le temps nous en dira plus. Quoi qu’il en soit, s’il «n’est pas tard pour bien faire» (citation), il faudrait également ne plus perdre davantage de temps à feindre de ne pas voir ce qui saute aux yeux, à savoir : la dimension aussi bien externe qu’interne de la crise à laquelle sont recherchées des solutions.
Il sied de gagner le temps avant que les meurtrissures ne s’amplifient. Le peuple, dépité par les affres de la guerre, en a grandement besoin. Que les leaders politiques se serrent la main ou se tournent le dos, cela ne l’intéresse que fort peu. Il veut la paix, rien que la paix et tout de suite.
C’est à l’aune des efforts fournis pour y parvenir qu’il appréciera qui réellement, parmi les acteurs, est à son service au lieu de vouloir se servir de lui pour des intérêts personnels ou catégoriels, mesquins au bout du compte.
En somme, personne n’ayant gagné la guerre depuis qu’elle dure, inutile de la prolonger dans le temps. Il faudrait, en tant que nation, sortir courageusement de la fameuse logique «boma ngai, naboma yo, tobomana» pour oser emprunter les voies idoines vers la paix qui, heureusement, ne sont plus à inventer, puisque déjà caritativement et judicieusement élaborées et proposées par les confessions religieuses précitées.
Le Congo, ses intérêts bien compris et son avenir, doivent passer avant les «ego» plus ou moins surdimensionnés, quelle que soit leur importance relative dans la société. Le temps «coule et nous passons» comme l’avait si bien indiqué le poète français Lamartine. Puissions-nous dans notre vie ici-bas, véritablement vivre pour les autres. Il paraît que c’est cela le sens fondamental de l’engagement politique. Puissent donc nos acteurs politiques en faire montre et ne plus nous offrir des spectacles qui démontrent le contraire.