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Kalemie: Les Twa et les Bantous enterrent la hache de guerre
À Miketo comme à Lukwangulu dans le territoire de Kalemie, dans la province de Tanganyika, les twa et les bantous sont désormais unis et vivent en harmonie. Cela grâce à l’implication des autorités locales et des partenaires des Nations unies, tels que la FAO, l’UNFPA, l’Unicef et le HCR. Aujourd’hui, les deux peuples accouchent dans les mêmes maternités, étudient dans les mêmes écoles, travaillent dans les mêmes champs. Ils ont donc enterré la hache de guerre.
Lors d’une descente sur terrain avec l’équipe One Un ce dimanche 12 octobre, les professionnels de médias de Kinshasa et de Kalemie ont découvert une harmonie entre les deux peuples, notamment à Lukwangulo, cité située à 15km de la ville de Kalemie. La FAO a aidé les deux communautés à travailler ensemble dans une approche de cohésion pacifique, a déclaré Mr Raymond Tshiengi point focal FAO à Lukwangulo. Pour mettre fin à ces conflits qui ont commencé entre 2016-2017, «nous avons sensibilisé les deux communautés en initiant des projets des champs et en installant des clubs Dimitra afin qu’ils puissent se parler et résoudre leurs problèmes». C’est ainsi qu’a-t-il poursuivi : «nous avons initié des projets de champs et d’élevage des chèvres. Chaque club Dimetra de plus ou moins 30 personnes avait reçu 4 chèvres et un bouc. Ce qui leur a permis de s’occuper et la construction d’un marché moderne où les deux peuples vendent les produits des premières nécessités dans une harmonie totale, a-t-il expliqué.
Satisfaction des bénéficiaires
Les bénéficiaires ont exprimé leur satisfaction aux efforts qui ont été fourni pour réconcillier les deux peuples. Mme Clémentine Mvumilia est satisfaite de la situation actuelle entre les twa et les bantous. Elle remercie la FAO pour son accompagnement. «Nous sommes devenus un seul peuple. Il n’y a plus de discrimination entre nous», soutient-elle.
«Avec le retour de la paix dans notre communauté, nous sollicitons une aide supplémentaire pour permettre à ceux qui reviennent d’avoir une occupation. Nous demandons à notre partenaire de fournir d’autres chèvres à ces ménages pour leur permettre de s’occuper», suggère-t-elle. Mme Clemetine sollicite aussi un appui pour des activités génératrices des revenus afin de leur permettre de prendre en charge leur ménage. Une autre préoccupation est une assistance en tôle car les maisons en paille connaissent souvent des problèmes d’incendies
Pour sa part, Mr Mohamed Ndemba qui est d’origine Twa et qui avait fui Lukwangola parce que sa maison a été incendié lors des conflit, est retourné et est modérateur d’un Club Dimitra nous raconte son histoire : « A ce jour, la situation est maitrisée. Nous sommes au même pieds d’égalité. Le premier mariage entre twa et bantou avait eu lieu en 2022. Il y a eu beaucoup d’avancées. Nous faisons le champs et élevons nos chèvres ensemble. Nos femmes aussi vendent au marché ensemble. Les conflits sont derrière nous».
A Miketo, les femmes accouchent ensemble
Miketo, les twa et les bantous vivent ensemble, les femmes accouchent dans une même maternité, les enfants fréquentent les mêmes écoles. Cette cité a connu le déplacement massif de la population, des maisons ont été incendiées et plusieurs décès suite aux conflits. Les partenaires du gouvernement et les autorités ont travaillé en mettant en place des stratégies qui ont abouti à la consolidation de la paix et à la cohésion sociale.
L’Unfpa et ses partenaires locaux ont construit une maternité d’une capacité de 15 lits. Les femmes twa qui accouchaient dans la brousse, accouchent désormais dans des bonnes conditions aux côtés des bantous et accompagnées par un personnel qualifié, renseigne Mr Parfait Mihigo de l’Unfpa Kalemie. Tandis que la FAO a apporté son appui de résilience communautaire qui a permis aux deux communautés de cultiver ensemble.
Une bénéficiaire trouvée à la maternité indique que beaucoup de choses ont changé. «À la maternité on nous accueille sans discrimination. Nous accouchons ensemble et nous mangeons ensemble», relate Mme Marie Nsango. «Nous voulons bénéficier de la gratuité de la maternité dans notre cité et la prise en charge des médicaments pose problème. Le 20.000fc que nous payons, c’est pour motiver les sages-femmes qui nous accompagnent, car l’État ne le paie pas», poursuit-elle.
Infirmier titulaire de la maternité, Mr Josué Kasindi déclare : « depuis que l’unfpa nous a doté de cette maternité, nous avons constaté un engouement des femmes qui viennent accoucher ici avec une moyenne de 25 accouchement par mois. Un soulagement pour les femmes qui auparavant allaient accoucher à 25 km de Miketo ou encore à Kalemie». L’unfpa qui a assuré la formation de 4 infirmiers qui prestent, a renforcé leurs capacités pour offrir les services des CPN, CPS et de santé sexuelle et reproductive des jeunes, précise-t-il.
Manque de gynécologue, un handicap
L’It de la maternité de Miketo exprime un besoin pressant d’un gynécologue à cette maternité qui reçoit les femmes de cette contrée. «Je suis infirmier ici, la présence d’un gynécologue qui sera pris en charge par l’État sera un atout pour notre Centre. Car, il y a des situations auxquelles je ne pourrai pas résoudre et un gynécologue peut trouver la solition. Heureusement, depuis 2021 que la maternité fonctionne, nous n’avions pas encore connu le cas de décès maternel».
«Nous avons plusieurs difficultés entre autres, nous avons besoin d’un véhicule ou ambulance pour le référencement des malades à Tundwa, village situé a 25 km de Miketo, loué des vélos ou motos, nous coûtent cher. Bien que les partenaires nous ont dotés des équipements, nous n’avons pas des médicaments essentiels. Les 4 personnel soignant qui m’aident ne sont pas payés», évoque-t-il. «Je demande au gouvernement de nous appuyer sans délai. Les partenaires ont fait leur part et le gouvernement doit jouer aussi son rôle.
Un Centre des jeunes pour rapprocher les twa et les bantous
Le centre des Jeunes à Miketo est un cadre de rencontre, d’échanges et de divertissement qui permet de les rapprocher afin de trouver des solutions à leurs problèmes. Djuma, jeune homme d’environs 20-25 ans nous explique l’apport de ce Centre dans leur quotidien : «le centre renforce le liens mutuels. Cette salle a une importance capitale pour des rencontres de paix. Nous nous réunissons pour le partage d’information notamment la SSR, la cohabitation, consolidation de la paix.
Puis, ajoute-il : «nous nous retrouvons aussi pour suivre le match internationaux de football et partagé les informations utiles «.
Pour sa part, le chef de ce groupement Mr Ngoy a salué l’appui de partenaires qui ont construit l’école, le centre de santé, le centre de jeunes et la maternité. Ces infrastructures ont permis la création de club de solidarité et de renforcer les liens entre les deux peuples. «Nous lançons un message pour la construction des centres de formations professionnelles pour aider les jeunes à être occupés en apprenant un métier pour leur autonomisation», souligne le chef de groupement. Puis, il a rassuré que chaque infrastructure a un comité de gestion.
Tous ces projets sont réalisés dans le cadre du projet solutions durables mené par Unfpa, Hcr, Fao, Monusco, fonds de consolidations de la paix.
Mathy MUSAU depuis Kalemie