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Félix Tshisekedi à Bruxelles: «Plus jamais de dialogues avec les émissaires des agresseurs»
Le ton est monté, ferme, sans détour, presque cinglant. Devant la diaspora congolaise vivant en Belgique, le Président Félix-Antoine Tshisekedi a fait face à la diaspora congolaise venue l’écouter, suspendue à chacune de ses phrases. Le Chef de l’État n’a pas cherché l’applaudimètre ni les formules diplomatiques. Il a parlé en homme blessé par la duplicité, mais debout, convaincu que le moment était venu de dire les choses telles qu’elles sont. Son discours, d’une intensité rare, a pris les allures d’un plaidoyer pour la vérité, mais aussi d’un avertissement solennel lancé à ceux qui, sous couvert de patriotisme, veulent ramener le pays vers des compromissions qui ont trop souvent trahi la mémoire des victimes et les espoirs du peuple.
Depuis plusieurs semaines, les appels au dialogue se multiplient au sein du paysage politique congolais. La Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et l’Église du Christ au Congo (ECC) proposent un «dialogue entre Congolais pour sortir le pays du chaos». De leur côté, des opposants non armés, se réclamant de la paix et de la réconciliation nationale, plaident pour des pourparlers censés «sauver la nation». Mais à Bruxelles, Félix Tshisekedi a balayé ces appels d’un revers de main. Pour lui, on ne construit pas la paix sur l’amnésie, encore moins sur l’hypocrisie. Le Congo, a-t-il martelé, ne dialoguera plus avec ceux qui ont pactisé, ouvertement ou secrètement, avec les forces qui déstabilisent la République démocratique du Congo depuis l’extérieur.
Le Président a ainsi voulu rappeler une ligne rouge claire : le Congo n’est pas en quête d’un dialogue de façade, mais d’une unité véritable autour de la vérité. Car pour Tshisekedi, tout processus de concertation nationale qui ne commence pas par la désignation sans équivoque de l’agresseur est voué à l’échec. «On ne peut pas dialoguer avec ceux qui flirtent avec les agresseurs», a-t-il déclaré, dans une formule qui a résonné comme un verdict. Derrière ces mots, une conviction : tant que la nation congolaise refusera de nommer le mal par son nom, elle continuera à se débattre dans les mêmes cercles de trahison et de confusion. À Bruxelles, le message du Chef de l’État a eu la force d’une déclaration de principe : le Congo veut la paix, mais pas une paix négociée dans l’ombre de ceux qui le blessent.
Le mot d’ordre : nommer l’agresseur
D’un ton grave, presque martial, Tshisekedi a rappelé la ligne de conduite de Kinshasa : pas de compromission, pas d’ambiguïté.
«Oui, nous voulons le dialogue, mais pas celui-là», a-t-il lancé sous les ovations de la diaspora. «Nous voulons d’un dialogue entre Congolais unis contre l’agression, pas avec des émissaires des agresseurs. Qu’ils nomment l’agresseur clairement ! »
Ce mot d’ordre, simple mais tranchant, sonne comme un ultimatum politique et moral à tous ceux qui prônent la réconciliation sans vérité.
Le Président a dénoncé ce qu’il appelle «les manipulations organisées» autour de l’idée d’un dialogue national, estimant que certains acteurs politiques comme religieux entretiennent la confusion en évitant de désigner le Rwanda et ses relais.
«On ne dialogue pas avec ceux qui parlent au nom de l’ennemi», a martelé Tshisekedi. «À la table, ils défendent les intérêts des agresseurs, jamais ceux du peuple congolais. Tant que je serai vivant, cela n’arrivera plus. »
«Plus jamais ces farces de dialogues»
Le Chef de l’État a profité de cette tribune pour solder les comptes avec les compromissions du passé.
«C’est à cause de ces dialogues à répétition, terminés par des brassages et des mixages, que nous sommes restés englués dans les mêmes problèmes», a-t-il martelé. «Plus jamais !»
Derrière ces mots forts, une dénonciation claire de la culture politique congolaise des compromis sans conviction, des réconciliations de façade et des intégrations forcées d’ex-belligérants dans les institutions.
Le dialogue, oui mais entre patriotes
S’il ferme la porte aux «échanges hypocrites», Félix Tshisekedi ne renonce pas à la concertation nationale. Mais pour lui, le dialogue véritable doit se tenir entre patriotes, entre Congolais sincères, décidés à défendre la souveraineté du pays.
«Oui, nous pouvons discuter des problèmes du Congo», a-t-il précisé, «mais pas au prix de notre dignité. Il est hors de question d’introduire dans nos institutions des gens inféodés à l’étranger ou aux nationalités douteuses. »
En substance, le Président a voulu rappeler une vérité première : la paix ne peut se construire sur le mensonge et la lâcheté. La RDC ne négociera plus sous pression ni sous menace, et encore moins avec ceux qui ont trempé dans la trahison nationale.
À travers son discours, Félix Tshisekedi ne s’est pas seulement adressé aux Congolais de Bruxelles, mais à toute la classe politique et religieuse de Kinshasa : l’heure n’est plus à la confusion, mais à la clarté.
«Le Congo veut la paix, mais pas une paix achetée…»
À Bruxelles, son message a eu des accents de serment: «Le Congo veut la paix, mais pas une paix achetée au prix de sa dignité. »
Le Chef de l’État a ainsi scellé ce qu’il appelle «la ligne rouge du patriotisme» : la paix, oui, mais avec honneur ; le dialogue, oui, mais entre Congolais debout.
En un mot, Tshisekedi a replacé la notion de paix dans son véritable contexte : celle d’un combat pour la souveraineté, non d’une reddition diplomatique.
Jérémie ASOKO