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Evaluant l'état des finances publiques au 29 septembre 2025; Doudou Fwamba: "notre économie est debout, robuste et résiliente"
* Toutefois, l'argentier national attribue la triste situation antérieure au manque de discipline dans la gouvernance des Finances publiques.
Taciturne, il reste concentré sur l'essentiel: La stabilité des finances publiques, gage de l'amélioration du quotidien des Congolais. Le ministre des Finances, Doudou Fwamba, pace qu'il s'agit de lui, est loin d'être le partisan de la "politique-spectacle". Bien au contraire. Il reste focus sur la vision du Président Félix Tshisekedi, sous la coordination de la Première ministre, Judith Suminwa.
Invité de l'émission "Le Débat" de Top Congo FM du lundi 29 septembre dernier, l'argentier national a tenu en haleine, ses quatre interlocuteurs. A la question : "Quel est l'état des Finances de la RD Congo au 29 septembre 2025 ?" Doudou Fwamba répond sans chercher les mots. "Notre économie est debout, robuste et résiliente".
Loin de lui, tout sentiment d'autosatisfaction, l'argentier congolais rappelle le contexte historique de la situation actuelle du cadre macroéconomique de la RD Congo. "Le Gouvernement Suminwa a été installé en juin 2024. Et, à notre arrivée aux affaires, nous avons trouvé une situation alarmante, caractérisée justement par l'instabilité du cadre macroéconomique. Le taux de change était à 2.347 fc pour 1 dollar américain. L'inflation oscillait autour de 22%. "
Sans circonlocutions, Doudou Fwamba rappelle une réalité - pas très lointaine - de l'historique du pays. Avec comme point de repère l'année 2021 où un dollar américain était l'équivalent de 2000fc. Autrement dit, un fonctionnaire de l'Etat qui touchait un salaire mensuel de 200.000fc, par exemple, était capable de payer facilement son loyer de 100 dollars américains.
Cependant, regrette Doudou Fwamba, la situation s'est dégradée en 2023. "A partir de cette année, c'est-à-dire avant notre arrivée au Gouvernement, le franc congolais s'est déprécié sur le marché de devises étrangères. Le taux de change est passé de 2000 fc à 2.847 fc le dollar américain. Il ressort de cette situation que le même salaire du fonctionnaire de l'Etat, équivalent à 100$ en 2021, n'était plus le même en juin 2024. Le gap était considérable, au point que le même salarié ne pouvait plus payer son loyer de 100$. Moralité : il fallait donc que ce dernier cherche à trouver de l'argent ailleurs, afin de suppléer à son salaire et honorer son contrat de bail. C'est donc ça, la difficulté à laquelle nombre de nos compatriotes ont été confrontés", explique-t-il.
L'ANTIDOTE : LE PACTE 2024-2028 l'ANTIDOT
Fallait-il jouer au pourrissement ? Sans doute pas. Car, face à cette descente du franc congolais dans le Yo-yo, le Gouvernement devait agir et redonner l'espoir des lendemains enchanteurs à la population. L'antidote aura ainsi été le Pacte 2024-2028, appelé "Plus d'emplois, plus de pouvoir d'achat. "Et, notre premier axe, mieux notre première priorité fut la stabilité du cadre macroéconomique. Il s'agit-là, de la priorité du premier pilier du Gouvernement Suminwa I, mis en place en juin 2024", explique Doudou Fwamba, au cours de cette émission en Lingala. Question de se faire comprendre auprès des milliers d'auditeurs qui l'attendaient depuis son annonce, plusieurs heures auparavant.
S'agissant du segment de l'inflation, l'invité de Top Congo FM rappelle qu'en décembre 2023, celle-ci avait se chiffrait à 23,8%. Doudou Fwamba ajoute qu'à la même période, la dépréciation du franc congolais sur le marché de change avait été de 24,4%. Ce qui explique l'effritement du pouvoir d'achat de la population. L'occasion faisant le larron, l'argentier national a rappelé aux Congolais, via ses interlocuteurs, que lors de la campagne électorale de 2023, la population n'avait de cesse de réclamer, entre autres, la baisse du taux de change sur le marché de devises et l'augmentation des salaires.
"C'est ainsi qu'à notre arrivée aux affaires, il y a eu plusieurs menaces de grève, presque que dans tous les secteurs publics. Les enseignants du primaire et du secondaire réclamaient un ajout de 50.000fc à leur salaire. Les militaires, les magistrats, les professeurs d'université ne juraient que pour une augmentation, sous peine de débrayer. Ce n'est pas de mauvaise foi qu'ils réclamaient l'augmentation de leurs salaires mensuels, parce que le Gouvernement qui nous avait précédés n'avait pas réussi à stabiliser le cadre macroéconomique. Voilà pourquoi, la population avait perdu le pouvoir d'achat", renchérit Doudou Fwamba.
Selon le ministre, cette situation est l'une des raisons ayant motivé le Président Félix Tshisekedi, à mettre en place un nouveau Gouvernement, pour justement, relever le défi de la stabilisation du cadre macroéconomique, avec comme corollaire l'amélioration du vécu des Congolais. C'est ainsi quand le Chef l'Etat a jeté son dévolu sur nous, pour gérer les Finances publiques, notre premier réflexe a été d'abord d'analyser la situation pour mieux comprendre ce qui en était à la base.
"EVITER LA SITUATION DES ANNEES 1990-1991"
Fallait-il recourir à la planche à billets pour faire face aux différentes revendications des agents et fonctionnaires de l'Etat? Absolument pas. Instruit par l'expérience des années Mobutu, précisément la période 1990-1991, Doudou Fwamba juge cette pratique comme un effet placebo. Car, ce mécanisme est directement lié à l'inflation dans la mesure où la création excessive de monnaie, sans augmentation correspondante de la production de biens et services, dévalue la monnaie et augmente les prix.
"(…) Dans une démarche comparative, nous avons observé la situation du pays de 1990-1991, période réputée d'hyperinflation. La cause, dans un pays comme le nôtre, où l'économie est fortement "dollarisée", c'est le déséquilibre des finances publiques. Les Congolais d'aujourd'hui, Zaïrois d'alors, se rappelleront que la situation de notre endettement était très grave et les déficits publics, creusés. Ce qui nécessitait le recours à la planche à billets pour financer les dépenses de l'Etat zaïrois pendant ces années-là. On connait la suite."
En plus de cette situation qui relève de l'histoire économique du Congo, le ministre Doudou Fwamba dit avoir également étudié ce qui s'était passé lors des gouvernements précédents. "Laissez-moi rappeler modestement aux milliers de nos compatriotes qui nous suivent, que ministre des finances aujourd'hui, je suis un véritable fils maison, pour y avoir grandi. Elève-stagiaire à l'Ecole des Finances depuis 2006, je connais plus de sept ministres qui se sont succédé à la tête de ce ministère et qui nous ont dirigés. Je sais ce qui est bon, où pourrait être l'erreur…", a-t-il enchainé.
L'INDISCIPLINE DANS LA GOUVERNANCE DES FINANCES PUBLIQUES
De l'analyse faite, Doudou Fwamba déclare avoir finalement compris que le problème de l'instabilité du cadre macroéconomique était plus, en dehors des causes exogènes, en l'occurrence la guerre en Ukraine qui a provoqué la crise des produits céréaux, les conflits au Moyen et Proche-Orient…l'intensification de la guerre dans l'Est de la Rd Congo, comme facteur endogène, beaucoup de problèmes tirent leur origine du manque de discipline dans la gouvernance des Finances publiques. Voilà pourquoi, nous avons mis en place une politique économique de la Demande. C'est-à-dire stimuler les demandes en augmentant les investissements."
Dès lors, la pratique sociale étant le seul critère de la vérité, Doudou Fwamba laissent aux Congolais d'ici et d'ailleurs, la latitude d'apprécier l'action du Gouvernement actuel, pour chercher à savoir si le travail se fait ou pas. Toujours est-il qu'au regard de plusieurs chantiers ouverts aussi bien à Kinshasa comme en provinces, les Congolais vivant au pays ont la réponse.
DES CHIFFRES QUI PARLENT
Parlant des résultats après quinze mois, le ministre Doudou Fwamba a fait savoir que franc congolais s'est maintenu autour de 2 850 FC/USD, et l'économie affiche une croissance robuste de 6,5 % en 2024, au-dessus des prévisions du FMI et de la moyenne régionale.
Le Ministre a rappelé que cette performance doit être traduite dans la vie quotidienne des Congolais, en travaillant désormais sur le structurel : renforcer l'offre intérieure, soutenir l'emploi et améliorer durablement le pouvoir.
Plusieurs réformes ont été entreprises entre autres le lancement de la Facture normalisée qui est un outil de transparence et de traçabilité, permettant la collecte numérique des taxes et redevances.
La Réforme du secteur des jeux de hasard : déjà adoptée en Conseil des ministres, avec un régime fiscal modernisé et une recette potentielle de 1,7 milliard USD, grâce notamment à l'identification numérique des parieurs. Aussi, le Plan de trésorerie (PTR), une discipline dans l'exécution budgétaire et maîtrise du déficit (1,6 % du PIB) et l'augmentation de la masse salariale pour les enseignants, militaires, policiers, médecins, magistrats et professeurs d'université.
INFRASTRUCTURES ET INVESTISSEMENTS
A entendre Doudou Fwamba Likunde, grâce à la réduction du train de vie des institutions, plus de 52 milliards de FC (15 millions USD) ont été réorientés vers la trésorerie, finançant de nombreux projets notamment la voirie urbaine à Kinshasa où plus de 400 km ont été réhabilités;
les routes nationales : RN4 Buta-Kisangani, RN50 Isiro, RN26 Bombari-Watsa, RN4 Mbuene-Ditu sans oublier les projets provinciaux, routes et ouvrages dans le Haut-Uélé, Ituri, Tshopo, Bandundu, Équateur, Kasaï, Kikwit, Gemena, Boende, Mbandaka…
Il a également évoqué les grandes infrastructures dont la modernisation de l'aéroport de Bunia, poursuite des travaux du Centre financier et de l'Arena de Kinshasa - avec exigence du respect de la légalité et de la souveraineté économique dans les partenariats.
Tout bien considéré, le Ministre a affirmé que la mobilisation des 20,3 milliards USD prévus au budget 2026 est possible, sauf en cas de chocs extérieurs. Doudou Fwamba a insisté sur la nécessité de maintenir la sobriété, de gérer avec transparence et de veiller à ce que chaque investissement bénéficie directement à la population.
Mathy MUSAU