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Électricité pour tous : L’Anser fixe l’objectif du 100% d’accès en 2045
L’Agence nationale de l’électrification et des services énergétiques en milieux rural et périurbain (Anser) a tenu, hier mardi 11 mars, une conférence de presse à l’hôtel Sultani pour faire le point sur l’état d’avancement de ses projets et réaffirmer son engagement à électrifier les zones rurales et périurbaines du pays. À cette occasion, le Directeur général de l’Anser, Cyprien Musimar, a annoncé l’objectif d’atteindre un taux d’accès universel à l’électricité d’ici 2045.
«En 2045, nous estimons que nous pouvons atteindre le taux d’accès universel, c’est-à-dire 100 % de taux d’accès au Congo… Nous voulons rendre l’électricité disponible, accessible et abordable. Nous voulons faire de l’électricité un véritable vecteur du secteur socioéconomique», a-t-il annoncé.
Depuis son opérationnalisation en 2020 sous l’impulsion du Président de la République, l’Anser a lancé 53 projets d’électrification à travers le pays. Actuellement, 49 projets sont en cours d’exécution, dont 22 sont achevés et prêts pour l’inauguration. Le reste devrait être finalisé d’ici la fin de l’année 2025.
Ce programme prévoit d’injecter 30 mégawatts supplémentaires dans le Congo rural, ce qui bénéficiera à environ 459 330 ménages. Parmi les projets phares figurent la construction de la centrale hydroélectrique de Mbombo sur la rivière Lulua, dans le Kasaï-Central, et la mise en place de mini-réseaux solaires pour alimenter des localités isolées.
«Au moins 22 projets de l’Agence nationale de l’électrification et des services énergétiques en milieux rural et périurbain (ANSER) sont en phase d’inauguration sur les 49 retenus en l’espace de cinq ans. Actuellement, nous sommes en train d’exécuter 49 projets, ce qui fait un total de 53 depuis notre opérationnalisation en 2020 par le chef de l’État. Vingt-deux sont déjà terminés et en attente d’inauguration, et les autres sont en cours d’exécution. Nous espérons les achever avant la fin de cette année, en attendant qu’un autre programme soit mis en place l’année prochaine. Ce programme, qui a commencé l’année passée et s’est poursuivi, devrait permettre d’atteindre une production de 30 mégawatts d’ici la fin de l’année 2025», a-t-il rassuré.
Avec la montée en puissance de l’ANSER, le monopole de la Société nationale d’électricité (SNEL) sur l’électrification du pays a officiellement pris fin. Désormais, la SNEL se concentre sur les grandes villes, tandis que l’ANSER prend en charge les zones rurales et périurbaines.
«La création de l’Anser a marqué la fin du monopole de la SNEL. Notre agence a pour mission d’éclairer l’arrière-pays et de définir la politique d’électrification des zones périurbaines», a précisé le Directeur général.
Pour sa part, le Coordonnateur de l’Anser, Damien Twambi,a évoqué plusieurs défis qui entravent l’avancement des projets, notamment le financement et l’état des infrastructures routières.
«Le défi le plus crucial, c’est le défi financier. Avec la guerre, nous faisons face à des arrêts de décaissement qui empêchent certains projets de suivre leur cours normal. De plus, l’état des routes rend difficile l’accès aux sites, ce qui augmente les coûts logistiques», a expliqué Cyprien Musimar.
Damien Twambi, a déploré les écarts de financement entre la RDC et d’autres pays africains.
«En RDC, nous avons reçu 28 millions de dollars en deux ans, soit 14 millions par an. À titre de comparaison, le Sénégal dispose d’un budget de 513 millions de dollars, l’Afrique du Sud d’un milliard, et le Nigeria de 119 millions de dollars par an. Cela montre l’ampleur du défi à relever», a-t-il souligné.
Face à ces difficultés, l’Anser a amorcé un virage vers le partenariat public-privé (PPP) pour attirer des investisseurs et accélérer l’électrification rurale.
«L’Anser ne pourra pas résoudre seule la précarité énergétique. Une approche concertée avec le secteur privé et d’autres partenaires techniques et financiers est indispensable», a insisté Cyprien Musimar.
Dans cette optique, des projets de grande envergure sont en cours, comme la construction de la centrale solaire de 200 kW près de l’aéroport de Lungandu au Kasaï-Central, qui alimente déjà une centaine de ménages et des infrastructures aéroportuaires. D’autres initiatives incluent l’extension du réseau électrique à Kamonia, Ndjili-Brasserie et Wembonya.
Malgré les obstacles, l’Anser continue de progresser vers son objectif d’accès universel à l’électricité en RDC. Avec 275 projets matures en attente de financement, l’agence espère renforcer son impact grâce à une implication accrue du secteur privé et des partenaires internationaux.
L’électrification rurale est un enjeu majeur pour le développement socio-économique du pays, et l’Anser s’impose comme un acteur incontournable dans cette transformation. L’objectif de 100 % d’accès à l’électricité en 2045, mais avec des investissements adéquats et une mobilisation accrue, il pourrait bien devenir une réalité pour des millions de Congolais.
Christian-Timothée MAMPUYA