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DEVANT DES JUGES DE LA COUR DE CASSATION HIER, Procès Forages : Nicolas Kazadi met à nu le vaste complot ourdi contre sa personne
* Devant l'assistance, le ministre honoraire des Finances a défendu la transparence de sa gestion.
L'affaire des présumés détournements de fonds publics alloués à la construction des stations de collecte, de traitement et de distribution d'eau continue d'alimenter les débats en République Démocratique du Congo.
Lors de l'audience de lundi 9 décembre devant la Cour de Cassation, Nicolas Kazadi, ancien ministre des Finances, a été entendu en tant que renseignant. Disculpé depuis près de deux mois dans ce dossier, il a apporté des éléments éclairant les zones d'ombre de cette affaire, tout en dénonçant une campagne de manipulation orchestrée contre lui, notamment par l'Inspection Générale des Finances (IGF).
Une gestion sous pression et des paiements bloqués
Le projet, initié par le gouvernement Ilunkamba, visait à construire des stations d'eau dans plusieurs localités. Selon Nicolas Kazadi, son rôle s'est limité à exécuter les paiements sur demande du ministère sectoriel, dirigé à l'époque par François Rubota. Cependant, les incohérences relevées dans les rapports d'exécution des travaux l'ont conduit à suspendre les décaissements.
Kazadi a expliqué que, sur les 71 millions USD déjà débloqués, les travaux réalisés ne correspondaient qu'à 89 stations, alors que le financement prévu équivalait à environ 200 stations. Cette contradiction, appuyée par des données fournies par le prestataire Mike Kasenga et d'autres correspondances, l'a poussé à suspendre tout paiement ultérieur.
"Nous avons hérité de ce projet du gouvernement précédent. Après le quatrième paiement, j'ai catégoriquement refusé de continuer à payer car les éléments reçus ne justifiaient pas les montants déjà déboursés", a-t-il déclaré devant les juges.
Des accusations sans fondement selon Kazadi
Face aux accusations de détournements formulées par l'IGF, Kazadi a dénoncé une "légèreté déconcertante". Il a notamment révélé que l'IGF avait affirmé devant lui que certaines stations avaient été acquises à Kingabwa pour seulement 10 000 USD, alors qu'une vérification auprès d'un fournisseur belge, introduit par le prestataire, contredisait cette version.
"Le détournement est une accusation grave qui ne doit pas être prise à la légère, un peu comme ce qui a été fait contre moi à travers des calomnies et des fake news. Je ne fais que fournir des éléments d'éclairage, la qualification de détournement revient à la justice", a-t-il affirmé.
Il a également réfuté l'accusation selon laquelle il aurait favorisé le fils de Mike Kasenga, Éliel Kasenga, présenté comme directeur général de l'entreprise contractante, a agi en cette qualité et non en tant que fils du prestataire, a précisé Kazadi et la défense Kasenga.
François Rubota confirme les propos de Kazadi
Lors de cette même audience, François Rubota, ancien ministre du Développement rural, a pris la parole pour soutenir plusieurs déclarations de Nicolas Kazadi.
Contrairement à ce qui avait été rapporté précédemment, il a confirmé que les paiements avaient été effectués à sa demande, sans toutefois une contrainte de paiement a-t-il poursuivi, Nicolas Kazadi expliquant que tout paiement, en procédure d'urgence ou standard, ne peut être effectué que via un bon d'engagement servant de soubassement, ce qui a été systématiquement le cas sur ce dossier, et le choix de payer ou pas évoqué par Rubota n'est lié qu'à la disponibilité des fonds et aux priorités.
"Il n'y a pas beaucoup de contradictions entre mes déclarations et celles de l'ancien ministre des Finances", a déclaré Rubota. Toutefois, il a insisté sur l'urgence du projet, expliquant que celle-ci avait été définie par le gouvernement précédent.
Rubota a aussi indiqué qu'il avait transmis des informations sur l'avancement des travaux, estimant qu'environ 200 stations étaient déjà réalisées, alors que d'autres rapports donnaient des chiffres bien inférieurs.
Une ambiance décontractée et des critiques contre l'IGF
L'audience a été marquée par des réactions vives, notamment lorsqu'il a été question du rôle de l'IGF dans cette affaire. Kazadi a accusé l'institution d'avoir manipulé les faits pour salir sa réputation. Il a également pointé du doigt des dysfonctionnements tels que le blocage des régulations des DTO (dépenses temporaires obligatoires) par l'IGF pour l'accuser ensuite d'accumuler des paiements en procédure d'urgence.
"Comment en est-on arrivé à accuser Nicolas Kazadi alors qu'aucun des principaux acteurs - ni Rubota, ni Kasenga, ni le ministère public - n'a pu établir sa responsabilité dans ce dossier ?", s'est interrogé un participant à l'audience, manifestement outré par l'attitude de l'IGF et de son représentant, Jules Alingete.
En attendant le verdict, Nicolas Kazadi a réaffirmé son engagement en faveur de la justice, tout en envisageant de porter plainte contre les auteurs des accusations qu'il juge infondées, tout en précisant quand même avoir accordé son pardon à l'IGF qu'il suppose avoir essayé de faire son travail de bonne foi.
FDA