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Des enfants qui deviennent des parents : les cireurs de la Nsele à la manœuvre
La crise économique en pays est telle qu'aujourd'hui les rôles des acteurs sociaux sont inversés. Les enfants sont devenus des parents et inversement. Cas des enfants cireurs que notre tour à l'aéroport international de N'Djili nous a permis de rencontrer le samedi 20 septembre.
Nous accompagnions un ami qui se rendait en Belgique. Il est environ 16 heures. Nous garons devant une terrasse à quelque 700 mètres de l'aéroport. Le temps pour nous de faire passer le temps, avant de rentrer à l'aéroport.
Aussitôt descendus de la Jeep Prado, nous nous retrouvons devant trois enfants de pratiquement même âge. Ils nous abordent: brosses à cirer, pose pieds en mains et sac à outils en bandoulière. La demande est sans équivoque : cirer nos chaussures pour 500 FC.
" Nous n'avons pas besoin de vous, de faire cirer nos chaussures car ce sont des baskets", prétextons-nous. En effet, nous trois portions des "ketchs", excepté l'ami voyageur qui portait de souliers.
" Papa, nous cirons aussi les ketchs', se défendent les enfants, la voix suppliante, prêts à arracher ce marché vespéral. Le soleil décline déjà vers l'Ouest et on ne sait jamais, peut-être que c'est la dernière chance de la journée, "nzombo le soir" comme disent les Kinois.
La vue des cireurs nous fait changer d'avis. L'un d'eux, Depaul, 12 ans, s'approche de nous et se met à la tâche.
Alors qu'il cire nos ketchs, nous profitons pour mieux connaître cet enfant. Âgé de 12 ans, il est en 5ème primaire, habite Minkondo, dans la commune de Kimbanseke. Orphelin de père et sa mère vend de l'eau en sachets. Le petit cireur déclare qu'il exerce ce métier depuis 2020. Et du haut de ses cinq ans d'expérience, il dit qu'il termine son travail à 17h. Il arrive à réaliser des recettes journalières oscillant entre 12.000 et 15.000 FC. De retour à la maison, il remet ses recettes à sa mère. Quitte à lui demander de quoi se payer ce dont il a besoin.
En parent, nous profitons de cette occasion pour lui prodiguer quelques conseils. Notamment, celui de suivre la mauvaise voie de vivre dans la rue comme "shegue" ou "kuluna" et de s'en remettre qu'à Dieu pour le bénir. Il arrivera qu'un jour un inconnu lui donne de l'argent sans le lui demander ou en contrepartie des services rendus.
" Oui, se rappelle-t-il, un jour, une femme m'a donné 55 000FC". C'est sur ces entrefaites que les trois cireurs nous quittent, satisfaits d'avoir réussi leur "coup".
Il est 19h29, lorsque, rentrés à l'aéroport et en attendant notre compagnon qui a accompagné le voyageur, nous devisons avec le chauffeur de l'ami voyageur.
Un enfant cireur, 11 ans, élève en 5ème primaire, se présente, cliquetant son matériel de travail pour attirer notre attention. Il s'appelle Roger. Il habite Efoobank dans la commune de la Nsele. L'enfant demander de cirer nos baskets pourtant cirés il y a quelques heures. Alors que nous entretenions avec lui, un deuxième se pointe, puis un troisième. Renseignements pris, ils habitent aussi le quartier Efobank, dans la Commune de la N'sele.
Aux deux nouveaux venus, nous faisons comprendre que nous ne leur donnerons rien, sauf à leur ami.
" Papa, vous pouvez lui donner quelque chose car, depuis, il n'a encore rien obtenu ", plaide l'un des enfants cireurs.
nous retirons 1.000 FC des poches et remettons à l'enfant, sans contrepartie.
" Que Dieu vous bénisse", lâche l'enfant qui a plaidé en faveur de son ami.
Kléber KUNGU