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ALORS QUE FATSHI DECLARE AVOIR DU MAL A TENDRE LA MAIN A SES OPPOSANTS : Les évêques catholiques réitèrent leur appel à la cohésion nationale
*L’épiscopat congolais exhorte le Pouvoir à consolider le front intérieur ‘‘afin de décourager les alliances avec les prédateurs étrangers’’.
Les évêques catholiques de la République démocratique du Congo réitèrent leur appel à la cohésion nationale. Ils l’ont clairement exprimé dans un communiqué diffusé hier mercredi 7 août par le Secrétariat général de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO).
Dans ce communiqué de presse signé par Mgr Donatien Nshole, Chapelain de Sa Sainteté le Pape et Secrétaire général de la Cenco, l’épiscopat congolais insiste sur ‘‘la nécessité de renforcer la cohésion nationale afin de décourager les alliances avec les prédateurs étrangers pour des problèmes que nous pouvons régler à l’interne’’.
L’allusion saute vite aux yeux. La diligence avec laquelle ce communiqué de la Cenco a été élaboré surprend par sa coïncidence avec les récentes déclarations du Président de la République démocratique du Congo depuis Bruxelles.
Des couacs pour une réelle réconciliation
Dans l’interview accordée à nos confrères de Top Congo, diffusée le mardi 6 août dernier, Félix Tshisekedi a, en effet, déclaré la difficulté qu’il a à tendre la main à ses principaux opposants qui ne se montrent pas flexibles au dialogue. Confidence qu’il affirme avoir partagé récemment avec les évêques catholiques à Kinshasa.
Le chef de l’Etat congolais cite particulièrement Martin Fayulu (qui n’a jamais reconnu ses victoires à la présidentielle), Moïse Katumbi (qui se désintéresse à sa participation au pouvoir) et l’ancien Président Joseph Kabila, qu’il accuse de fomenter une insurrection contre son régime.
Vider le carquois ‘‘des prédateurs étrangers’’
Conciliateurs, les évêques catholiques prônent une véritable réconciliation entre tous les fils du pays, y compris ceux qui se sont alliés aux groupes armés soutenus essentiellement par Kigali et Kampala. Ceux que le pouvoir de Kinshasa qualifie de ‘‘marionnettes’’ et avec qui il ne veut engager aucun dialogue.
Allusion faite aussi à ces opposants qui ont décidé de tourner le dos au régime de Kinshasa, préférant mener l’Opposition en dehors ou au sein des institutions de la République.
Bref, les prélats catholiques ne veulent visiblement épargner personne dans cette démarche de réconciliation nationale. Qu’il s’agisse de Corneille Naanga, de Joseph Kabila, de Martin Fayulu, de Moïse Katumbi…
L’objectif de ‘‘ce processus de désarmement des cœurs’’ viserait surtout à laver les linges sales en famille pour pouvoir ainsi vider le carquois ‘‘des prédateurs étrangers’’ qui, profitant de sempiternelles dissensions internes au sein de la classe politique congolaise, se servent à loisir de fils du pays lésés pour les retourner comme projectiles contre leurs propres compatriotes aux commandes du pays.
Extirper la population des affres de la guerre
Omniprésente en effet sur toute l’étendue du territoire congolais à travers une quarantaine de diocèses disséminés aussi bien dans les régions sous occupation étrangère que dans celle sous contrôle gouvernemental, l’Eglise catholique du Congo vit au quotidien les affres que subit la population locale, et particulièrement dans les zones en conflit.
S’estimant, dès lors, soucieuse de l’édification de la paix et de la promotion du bien-être des Congolais, en vertu de l’option préférentielle de l’Eglise pour les pauvres et de sa mission prophétique, la CENCO affirme rencontrer régulièrement les autorités congolaises à cet effet.
L’épiscopat catholique révèle qu’il encourage constamment les autorités du pays ‘‘à faire plus afin que les communautés congolaises touchées par toutes formes d’atrocités retrouvent leur quiétude’’.
Difficiles trêves humanitaires
«C’est sans doute dans cet ordre d’idées qu’entre 2022 et juillet 2024, la CENCO a mené près de dix missions de plaidoyers à l’étranger auprès des partenaires internationaux de la RDC, notamment les Organisations de la Société civile, les Eglises sœurs, les Responsables de diverses Institutions et Organisations aux Etats-Unis, en Europe, en Grande Bretagne et en Afrique dans le seul but de les inciter à s’impliquer dans la résolution de la crise. C’est aussi à juste titre que la CENCO apprécie leur ouverture et les en félicite», rapporte Mgr Donatien Nshole.
Ainsi, souligne-t-il, «les initiatives observées ces derniers temps, précisément les trêves humanitaires et l’Accord de cessez-le-feu signé à Luanda entre le Rwanda et la RDC, à l’issue de la deuxième réunion ministérielle sur la situation de sécurité et de paix à l’Est de la République Démocratique du Congo, attestent que les positions des parties prenantes au conflit et des partenaires internationaux de Kinshasa ont légèrement évolué dans le sens de mettre fin à la banalisation de la vie en RDC et au calvaire que subissent les communautés congolaises affectées par ces conflits depuis un peu plus de trois décennies».
‘‘Petite avancée’’
Pour ce faire, la hiérarchie de l’Eglise catholique au Congo félicite les uns et les autres pour ‘‘cette petite avancée’’, indique Mgr Donatien Nshole. Toutefois, la CENCO se souvient qu’il ne s’agit pas d’un premier Accord signé entre les Gouvernements de Kinshasa et de Kigali. «Tous les précédents Accords avaient été brillamment violés et les différents rapports y afférents n’avaient pas donné lieu aux sanctions», précise le Chapelain de Sa Sainteté le Pape.
La Cenco regrette à cet effet que, ‘‘jusqu’à présent, les partenaires internationaux n’ont pas encore considéré la guerre qui prévaut à l’Est de la RD Congo comme une priorité au même titre que la guerre en Ukraine ou la situation au Moyen-Orient. Pourtant, de part et d’autre, ce sont les mêmes vies humaines qui sont fauchées, les mêmes droits humains qui sont violés et la même dignité humaine bafouée’’.
Œuvrer pour une paix effective
Au regard de ce passé tragique, les évêques congolais exhortent les Gouvernement du Rwanda et de la RDC au respect de cet Accord. Ils en appellent à «la solidarité des partenaires internationaux afin qu’ils appuient effectivement cette feuille de route».
«Les uns et les autres devraient donc prendre en considération l’impérieuse nécessité de permettre à toutes ces femmes, tous ces enfants et tous ces hommes, déplacés par la force de l’insécurité récurrente, de vivre dignement et en paix dans leurs terroirs comme des personnes créées à l’image et à la ressemblance de Dieu», fait remarquer le Secrétaire général de la Cenco.
A travers «Justice et Paix Congo» et «Caritas Congo», la CENCO promet de continuer son travail de terrain, y compris le monitoring des actes qui promeuvent ou violent l’Accord signé à l’issue de la Deuxième réunion ministérielle sur la situation de sécurité et de paix à l’Est de la RDC.
L’épiscopat congolais promet de communiquer couramment sur les rapports qui en découleront. La Cenco s’engage surtout à ‘‘poursuivre son plaidoyer au niveau national, régional, continental et international jusqu’à ce que la Paix, la vraie paix, soit effective en RDC et dans la Région’’.
Yves KALIKAT
COMMUNIQUE DE PRESSE DU SECRETARIAT GENERAL DE LA CENCO
1. Soucieuse de l’édification de la paix et de la promotion du bien-être de la population congolaise, en vertu de l’option préférentielle de l’Eglise pour les pauvres et de sa mission prophétique, la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO) rencontre régulièrement les autorités congolaises et les encourage constamment à faire plus afin que les communautés congolaises touchées par toutes formes d’atrocités retrouvent leur quiétude.
2. C’est dans cet ordre d’idées que, entre 2022 et juillet 2024, la CENCO a mené près de dix missions de plaidoyers à l’étranger auprès des partenaires internationaux de la RD Congo, notamment les Organisations de la Société civile, les Eglises sœurs, les Responsables de diverses Institutions et Organisations aux Etats-Unis, en Europe, en Grande Bretagne et en Afrique dans le seul but de les inciter à s’impliquer dans la résolution de la crise. C’est à juste titre que la CENCO apprécie leur ouverture et les en félicite.
3. Les initiatives observées ces derniers temps, précisément les trêves humanitaires et l’Accord de cessez-le-feu signé à Luanda entre le Rwanda et la RD Congo, à l’issue de la deuxième réunion ministérielle sur la situation de sécurité et de paix à l’Est de la République Démocratique du Congo, attestent que les positions des parties prenantes au conflit et des partenaires internationaux de la RD Congo ont légèrement évolué dans le sens de mettre fin à la banalisation de la vie en RD Congo et au calvaire que subissent les communautés congolaises affectées par ces conflits depuis un peu plus de trois décennies.
4. Tout en félicitant les uns et les autres pour cette petite avancée, la CENCO se souvient qu’il ne s’agit pas d’un premier Accord signé entre les Gouvernements du Rwanda et de la RD Congo. Tous les précédents Accords avaient été brillamment violés et les différents rapports y afférents n’avaient pas donné lieu aux sanctions. Elle note aussi que, jusqu’à présent, les partenaires internationaux n’ont pas encore considéré la guerre qui prévaut à l’Est de la RD Congo comme une priorité au même titre que la guerre en Ukraine ou la situation au Moyen-Orient. Pourtant, de part et d’autre, ce sont les mêmes vies humaines qui sont fauchées, les mêmes droits humains qui sont violés et la même dignité humaine bafouée.
5. La CENCO exhorte les Gouvernement du Rwanda et de la RD Congo au respect de cet Accord. Elle en appelle à la solidarité des partenaires internationaux afin qu’ils appuient effectivement cette feuille de route. Les uns et les autres devraient prendre en considération l’impérieuse nécessité de permettre à toutes ces femmes, tous ces enfants et tous ces hommes, déplacés par la force de l’insécurité récurrente, de vivre dignement et en paix dans leurs terroirs comme des personnes créées à l’image et à la ressemblance de Dieu.
6. En même temps, elle insiste sur la nécessité de renforcer la cohésion nationale afin de décourager les alliances avec les prédateurs étrangers pour des problèmes que nous pouvons régler à l’interne.
7. La CENCO, à travers « Justice et Paix Congo » et « Caritas Congo », continuera son travail de terrain, y compris le monitoring des actes qui promeuvent ou violent l’Accord signé à l’issue de la Deuxième réunion ministérielle sur la situation de sécurité et de paix à l’Est de la République Démocratique du Congo et y communiquera sur les rapports qui en découleront. Elle va poursuivre son plaidoyer au niveau national, régional, continental et international jusqu’à ce que la Paix, la vraie paix, soit effective en RD Congo et dans la Région.
8. Que par l’intercession de la Vierge Marie, Reine de la Paix, le Seigneur bénisse la RD Congo et lui donne une paix durable.
Fait à Kinshasa, le 07 août 2024.
Mgr Donatien NSHOLE
Chapelain de Sa Sainteté le Pape
Secrétaire général de la CENCO