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Lubumbashi : la prolifération des enfants de la rue présage une menace sécuritaire
La présence des enfants en rupture des liens familiaux, communément appelés enfants de la rue, devient préoccupante. Devant plusieurs bâtiments des institutions publiques au centre-ville de Lubumbashi, dans la province du Haut-Katanga, leur visibilité n’est plus douteuse. Matin, midi et soir, ils s’adonnent à la mendicité auprès des passants pour trouver la nourriture.
Est-ce que l’existence de ces enfants en rupture des liens familiaux dans la ville de Lubumbashi constitue-t-elle une menace ? Dans son écho lancé le week-end dernier, le département de sécurité et bonne gouvernance du cadre de concertation de la société civile du Haut-Katanga alerte sur les préoccupations sécuritaires que représentent cette bande d’enfants sans domicile.
Selon les statistiques livrées par la société civile, le nombre des enfants de la rue avoisinait 4200 en 2017. Parmi eux, 60 % étaient âgés de 15 ans et plus à cette époque. «Aujourd’hui en 2025, toujours dans la rue, ils sont devenus adultes et parents d’une vingtaine d’années», alerte Bertin Tshoz cadre de la société civile du Haut-Katanga, qui précise que ces enfants ont installé leur quartier général sur coins stratégiques de la ville dont les avenues Mobutu, Kasaï prolongée, Lumumba en face du bureau de la DGDA, Moero, Lomami en passant par l’avenue Sendwe et le camp militaire Vangu, devenues des zones rouges où règne le sentiment de terreur à cause des agressions et extorsions auxquelles sont exposés les Lushois.
Face aux conditions de vie difficiles qu’ils traversent, les plus jeunes d’entre ces enfants de la rue tendent la main aux passants pour avoir à manger. En revanche, les plus grands se débrouillent dans la vente ambulante dans le marché pirate, tandis que d’autres ont emprunté la voie de l’extorsion. Selon le constat fait par Forum des As, les adolescents dont l’âge va de 12 à 15 ans extorquent aussi des biens des passants les moins prudents vers les heures vespérales. Loin d’en faire une activité économique, cette pratique est plutôt vitale si la journée n’a pas été favorable à la survie.
Par conséquent, le marché pirate infiltré par les enfants de la rue s’est transformé en un lieu d’imposition, d’escroquerie, d’arnaque à ciel ouvert et parfois de passage à tabac. La société civile appelle la population à se méfier des articles vendus par des marchands informels pour éviter l’activisme «des criminels du marché pirate».
Une menace sécuritaire potentielle ?
L’histoire d’Haïti risque de se répéter dans la ville de Lubumbashi ? Lors de la rentrée parlementaire du mois de mars 2025, le président de l’Assemblée provinciale du Haut-Katanga, Michel Kabwe, dénonçait ce fléau qui représente selon lui un danger sécuritaire pour la ville de Lubumbashi à cause du manque d’emplois et d’habitude à l’argent facile qui caractérisent ces enfants. Il avait également souligné que l’affluence de ces enfants qui se droguent quotidiennement près des immeubles abritant de grandes institutions provinciales, notamment la mairie et le gouvernorat, serait un danger.
Les mécanismes d’entretien et d’encadrement de ces enfants restent un casse-tête pour les autorités locales et pour les ONG. En avril 2025, la ministre provinciale du Genre, Famille et Enfants avait lancé l’opération d’identification des enfants en rupture familiale pour la prise en charge structurelle. Mais cette opération ambitieuse est restée lettre morte.
Le phénomène des enfants en rupture familiale à Lubumbashi exige l’implication avec abnégation des autorités provinciales et nationales, particulièrement les ministères des Affaires sociales et du Genre, Famille et Enfants, afin de permettre à ces enfants de retrouver une vie aise et de reprendre le chemin de l’école.
Patient Mubiayi MBY à Lubumbashi