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«Black Water», une expression de Jacquemain Shabani à la base des agitations de Kigali
Une polémique assortie d’accusations et de peur de menaces sécuritaires court sur les réseaux sociaux, à la suite d’une expression «Black Water» postée sur X et Facebook par le vice-Premier ministre, ministre de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, faisant allusion aux eaux noires de Maï-Ndombe prises en photo.
Cette expression qui met en exergue le potentiel de la République démocratique du Congo frustre un camp. Il s’agit du Rwanda, reconnu mondialement comme le soutien indéfectible de la rébellion de l’AFC-M23, qui occupe des pans de terre dans l’Est du pays. En réaction à ce tweet du ministre congolais, Olivier Nduhungirehe, ministre rwandais des Affaires étrangères, a, quant à lui, décelé un message codé annonçant la présence sur le sol congolais des mercenaires colombiens par l’intermédiaire de «Black Water», une société de sécurité appartenant au célèbre Erik Prince, qui seraient appelés par Kinshasa en renfort aux FARDC pour combattre les rebelles de l’AFC/M23.
«En effet, à la suite à la défaite humiliante des mercenaires roumains à Goma fin janvier 2025, mercenaires qui avaient même bénéficié d’un passage sûr par Kigali, le Gouvernement de la RDC a cette fois-ci engagé des mercenaires colombiens par l’intermédiaire de «Blackwater», une société américaine appartenant à Erik Prince», a écrit Olivier Nduhungirehe sur son compte X, réagissant au tweet de Jacquemain Shabani.
Le chef de la diplomatie rwandaise reproche au patron de la territoriale congolaise de légitimer des actes de violences qui contreviennent au droit international et aux conventions de l’OUA et de l’Onu. Kigali, qui a dit avoir permis la sortie des mercenaires roumains qui combattaient aux côtés de l’armée loyaliste lors de la chute de Goma, décline cette fois-ci la responsabilité en cas d’échec.
«Il n’y a qu’en RDC qu’un vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur peut se vanter subrepticement du déploiement de mercenaires dans son pays, ce qui est contraire au droit international, à savoir la Convention de l’OUA/UA de 1977 et la Convention de l’ONU de 1989. Ceci est bien sûr contraire à la lettre et à l’esprit de l’Accord de paix de Washington et de la Déclaration de principes de Doha. Et j’espère que le Rwanda ne sera plus sollicité pour faciliter le rapatriement d’un autre groupe de mercenaires», a-t-il ajouté.
L’ingérence du Rwanda inquiète
Plusieurs observateurs congolais se posent des questions sur la vraie intention du Rwanda face à ce tweet avec l’illustration d’un cours d’eau de la RDC. Kigali a-t-il des leçons à donner à Kinshasa sur le respect du droit international et du droit international humanitaire ? Dans un contexte où plusieurs rapports des Nations unies pointent du doigt le Rwanda comme une base arrière des rebelles de l’AFC-M23, qui ont perpétré – et qui continuent à le faire - des crimes graves, notamment des exécutions sommaires et des massacres à Goma et à Bukavu. Le rôle du Rwanda dans le blanchiment des minerais du sang exploités dans la partie Est du pays et la facilitation de la contrebande a été documentée plusieurs fois par de nombreux groupes d’experts de l’Onu.
L’ingérence du Rwanda dans les affaires congolaises ne fait plus aucun doute mais inquiète. Ses motivations dans les dossiers politiques et judiciaires de la RDC sous-tendent un agenda obscur, mais déjà connu. Rappelons que lors du début des poursuites judiciaires contre l’ex-ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Constant Mutamba, par la Cour de cassation, le chef de la diplomatie rwandaise Olivier Nduhungirehe avait fait un tweet allant dans le sens de la moquerie à l’encontre de l’ancien Garde des Sceaux.
Hélas, la République démocratique du Congo est occupée et redoute la balkanisation de son territoire. Le processus de Washington n’a pas donné les résultats escomptés. En revanche, le processus de Doha reste bloqué sur les mesures de confiance entre les deux parties autour de la table. Pendant ce temps, l’ennemi avance en conquérant de nouvelles localités. S’il est vrai que le gouvernement congolais a fait appel à Blackwater pour endiguer la progression de l’AFC-M23, en quoi cela intéresserait-il le Rwanda qui considère que le danger à sa sécurité nationale reste les FDLR? L’agitation du ministre des Affaires étrangères rwandais serait une preuve que Kigali appuie le M23-AFC en hommes et en matériels. Ce n’est qu’un secret de Polichinelle !
Patient Mubiayi MBY