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Affaissement d’un immeuble à la Gombe/Socimat: Conséquence de l’inanition de l’Etat/RDC ?
L’affaissement d’un immeuble de 7 niveaux, dans le quartier Socimat, à proximité de l’hôpital Médecins de nuit, à Gombe, l’une des communes huppées de la ville de Kinshasa, vient de mettre à nu l’inanition de l’Etat congolais. Il est vraiment incompréhensible et inadmissible qu’un tel incident puisse survenir au centre de la capitale, un milieu très fréquenté.
À analyser les contours de cette affaire, il importe de condamner avec véhémence l’indiscipline notoire des Congolais qui n’obéissent qu’à la chicotte. Ils oublient que la vie humaine est sacrée et que, pour la sauvegarder, la responsabilité première incombe à la personne elle-même.
Dans le cas d’espèce, les informations en notre possession renseignent que les travaux de construction de cet immeuble avaient été suspendus le 20 septembre 2023 en raison du non-respect de la loi portant règlementation de la procédure de délivrance d’autorisation de bâtir et du décret n°22/21 du 24 mai 2022 portant création, organisation et fonctionnement d’un établissement public dénommé Guichet unique de délivrance du permis de construire (Gupec). Malgré cette interdiction, le propriétaire et ses complices ont poursuivi les travaux dans la clandestinité.
Tout en bravant cette décision de l’autorité, le propriétaire a oublié les risques incommensurables qu’il a pris pour lui-même et pour ses futurs clients. Des fonds très importants qu’il a décaissés pour cet investissement se sont volatilisés aujourd’hui à cause de son indiscipline et inconscience. C’est à lui-même qu’il doit s’en prendre.
La responsabilité de l’ingénieur-conducteur des travaux est également à souligner. Car, considéré comme un conseiller, il a le devoir d’orienter son client. Il ne doit pas uniquement viser ses gains pécuniaires mais, tenir compte de la sécurité des personnes et des biens de ceux qui allaient habiter l’immeuble.
En tout état de cause, c’est au Gupec c’est-à-dire l’Etat qu’incombe la plus lourde responsabilité de ce drame. Reconnaître que le propriétaire de la bâtisse a foulé aux pieds sa décision en continuant l’exécution de ses travaux, au vu et au su des autorités, est une preuve palpable de l’inanition de l’Etat. Un immeuble de 7 niveaux, à cet endroit très fréquenté de la ville, ne peut pas se cacher. L’incapacité de cet établissement public de faire arrêter les travaux, sent à mille lieues la complaisance ou même la complicité.
L’absence de l’autorité dans tous les secteurs
L’absence de l’autorité de l’Etat n’est pas vécue uniquement dans les domaines de construction et foncier, mais dans plusieurs autres secteurs. Les spectacles que nous offrent les automobilistes et les agents de l’ordre chargés de la réglementation de la circulation routière en font foi. Des chauffeurs commettent ouvertement des contraventions sous la barbe des policiers, parce qu’ils sont sûrs de ne pas être sanctionnés pour les avoir préalablement corrompus avec des espèces sonnantes et trébuchantes. La hiérarchie de ces agents de l’ordre est bien informée du comportement répréhensible de ceux qu’elle commande.
L’occupation anarchique et désordonnée des espaces publics procède également de cette absence totale de l’Etat. Il en résulte une cacophonie indescriptible dans les avenues et rues de Kinshasa. Chacun s’installe où il veut et vend n’importe quoi en tout lieu.
Pour s’en convaincre, il suffit de faire un tour dans les grands carrefours de la capitale. De Maluku à Mitendi, en passant par Kinkole, Mikondo, Kingasani ya suka, Pascal, Ndjili, Matete, Rond-point Ngaba, place Victoire, avenue du Commerce, Marché central, UPN, etc. le spectacle est hideux.
Au vu de ce vide, la question de la gouvernance reste éternellement d’actualité. Pouvons-nous pas nous demander si le pays est réellement gouverné ? Des gens se ruent de toutes parts, et s’entretuent même pour arracher une portion du pouvoir. Mais une fois qu’ils l’ont, ils se montrent incapables de l’exercer à la satisfaction du peuple qui les a mandatés. C’est cela qui explique cette fracture entre la classe dirigeante et la population. Et s’il faut aller loin, c’est à cause de cet état de choses qu’il faut expliquer entre autres l’agression du pays par le Rwanda.
Jusqu’à quand vivrons-nous cette situation ? Aux uns et aux autres de prendre conscience de la déliquescence de l’État, et de se faire hara-kiri pour rebâtir un pays digne de ce nom. Les Congolais seuls sont capables de relever ce défi. Muke MUKE