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Un expert plaide pour la création d’un ministère de l’Aviation civile
Aviateur de formation et de profession, activiste de la normalisation et de la métrologie, Evariste Roger Kalonji fait une analyse sans complaisance de la situation actuelle de l’Aviation Civile en RDC. Malgré le dernier audit qui maintient la RDC sur la liste noire, il croit dur comme fer que l’espoir est permis. A condition qu’il y ait un leadership fort dans le secteur. C’est dans cette optique qu’il propose la création d’un ministère qui sera concentré uniquement sur l’aviation ou, à défaut, un vice-ministère qui ne s’occuperait que du transport aérien. La mort dans l’âme, il déplore l’absence d’entreprises africaines dans le Top100 mondial de meilleures compagnies aériennes même si quatre, dont Royal Air-Maroc et Ethiopian Airlines, y figurent. Interview.
Skytrax a dévoilé dernièrement les meilleures compagnies aériennes du monde. Dans le Top 100, figurent seulement quatre entreprises africaines, parmi lesquelles Royal Air Maroc qui occupe la 66ème place. Un commentaire de votre part ?
Du point de vue commercial, on classe les compagnies aériennes au top 10 en fonction de leur couverture mondiale en transport. Cette dernière étant fonction de la flotte, il est inconcevable que les compagnies aériennes de notre pays, la RDC, se comptent parmi les meilleures du monde aujourd’hui où le pays, suite à l’échec au dernier audit de l’organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI) maintient ses avions sur la liste noire de l’Union Européenne.
Pourquoi nos avions demeurent-ils toujours sur la liste noire ?
L’organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI) édicte des normes et des pratiques recommandées pour faciliter le transport aérien. La RDC ayant adhéré à la Convention de Chicago en est membre. Notre Autorité de l’Aviation Civile-RDC (AAC) est l’émanation de l’OACI et de ce fait représente la RDC dans ce domaine d’activité mais sous le leadership du ministère des Transports, voies de communication et désenclavement qui est submergé par ce méga ministère.
La RDC par l’AAC-RDC est en matière de supervision de la sécurité, tenue de garantir une mise en œuvre effective d’une politique de sécurité et des procédures connexes.
Que retenir de différents audits menés en RDC dont le dernier en date est celui du mois de septembre dernier ?
Chaque Etat membre de l’OACI a l’obligation de satisfaire au Programme d’audit Universel de supervision de la sécurité (SOAP), de maintenir ce niveau, et cela par son autorité de supervision appelé Autorité de l’aviation civile (AAC).
Les Audits précédents nous avaient déjà amené de 11 % jadis jusqu’à 51,46 % en 2018 et la condition pour quitter la liste noire c’est satisfaire avec plus de 60 %.
L’audit qui suscitait beaucoup d’espoir a eu lieu du 9 au 12 septembre 2022. C’est à 55 % que la RDC est arrivée. Car, sur huit domaines d’audit, seulement 6 ont fait l’objet notamment la législation (LEG).
L’application des normes et pratiques recommandées internationales par la RDC Etat contractant de l’OACI, doit s’effectuer en vertu du régime juridique de notre Etat. La condition préalable pour s’acquitter de ses obligations et responsabilités c’est de devoir adopter un cadre législatif appelé législation aéronautique de base, loi relative à l’aviation ou encore code de l’air.
La législation a fait défaut au niveau de la RDC ?
La législation aéronautique de base est la clé d’une supervision efficace de la sécurité, dans le sens qu’elle permet d’atteindre le plus haut degré réalisable de normalisation, harmonisation des règlements, les normes, procédures et les pratiques. C’est la condition sine qua non pour que le système National d’aviation civile de la RDC se développe et fonctionne d’une façon sûre et ordonnée.
Le projet de loi relatif à l’aviation civile, en amendement, était une recommandation de l’OACI ayant trouvé certaines lacunes et failles dans notre Loi 10/014 du 31 décembre 2010. Il fallait l’améliorer par l’adoption au Parlement et en suite la promulguer. Les députés étaient en vacances parlementaires de mars sans l’avoir adopté au préalable malgré nos alertes. C’est pourquoi, je dis qu’ils ont leur part de responsabilités dans le résultat de cet audit.
Autres domaines de l’Audit
Sans pour autant voir tout en noir, il sied d’encourager les efforts de l’équipe dirigeante de l’AAC qui nous ont obtenu dans le domaine ORG (Organisation de l’audit USOAP) le pourcentage le plus élevé même nous constatons que l’AAC elle-même n’est pas certifiée en tant qu’ organisation de supervision et d’audit même en commençant par l’ISO 9001/2015 comme c’est le cas de son homologue du Cameroun. Mais le gros reste à faire dans le domaine PEL (Licence du personnel) notamment en dotant du personnel clé comme les ATC (contrôleurs) et les agents d’exploitation(ATE) etc. qui n’ont pas de licences. AIR, AGA, OPS portant sur la navigabilité des aéronefs, les aérodromes dont aucun n’est à ce jour certifié et les opérations aériennes qui nécessitent les inspections permanentes par un personnel qualifié différent ceux qui sont engagés par clientélisme et régionalisme.
Nous ne saurons clore cette liste sans citer les domaines qui n’ont pas fait objet de l’audit passé pour n’avoir pas présenté des avancées significatives et qui nous tirent vers le bas : AIG et Système de navigation aérienne (ANS), les enquêtes d’accidents avec le Bureau permanent des enquêtes et accidents (BPEA) qui n’est que l’ombre de lui-même ne sont pas un domaine organisé en RDC car les rapports d’enquêtes sont quasi inexistants et comme si cela ne suffisait pas c’est pendant l’Audit que l’Antonov 28 de TRACEP va crasher sans qu’on ne voit la mise en œuvre les procédures de recherchés et sauvetage.
Que peut-on conclure ?
Nous retiendrons de cette analyse que l’Audit USOAP de l’OACI comme tant d’autres qui peuvent se faire sur notre secteur d’Aviation Civile, ne ferait que révéler beaucoup de non conformités.
Il n’y a pas de mauvaises troupes, il n’y a que de mauvais chef dit-on. Nous estimons que le leadership ayant l’Aviation Civile dans ses attributions n’a pas maîtrisé le secteur. Il est plus que nécessaire d’avoir pour ce grand pays un ministère de l’Aviation Civile pour avoir des résultats attendus sur la construction des aéroports dignes de ce grand pays, organiser la maintenance d’avions, etc… Nous plaidons au cas où doter ce secteur d’un ministère serait difficile pour les vice-ministères selon les différents secteurs du transport (aérien, routier, ferroviaire et maritime)
C’est un méga ministère qui rend l’animateur superficiel et absent dans certains salons où l’on l’attend. C’est le cas des réunions de la tripartite SADC, EAC et COMESA sur l’intégration dont l’adoption des normes et lois se fait en absence totale du Pays qui est incontournable à cause de sa taille et du nombre des voisins. Il faut séparer les responsabilités dans le transport de ce pays continent.
L’espoir est-il quand-même permis pour que la RDC quitte un jour la liste noire ?
Bien sûr, il faut espérer que la RDC quitterait la liste noire. Déjà le niveau atteint en ce moment prouve qu’avec un peu d’effort on sortirait de la liste noire. Du point de vue de la législation, dès que la loi est passée au Parlement, est promulguée et mise en œuvre, on atteindra au-delà de 90%. L’audit USOAP est un exercice permanent. Même si, il y a des domaines qui nous tirent vers le bas. Quand bien-même on va quitter, il ne faudra pas qu’on quitte et qu’on rechute parce que l’audit va revenir. Il faudra maintenir le niveau. Si le leadership n’est bon, on va reculer est se retrouver un jour à 40%. Propos recueillis par Dina BUHAKE