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C comme coup de poing et couteau à double tranchant
Pour la énième fois, le bulldozer de l’Hôtel de ville de Kinshasa rase tout ce qui est érigé sur des emprises publiques. Terrasses, boutiques, shops, « garages« …bref toutes les manifestations de l’anarchie ambiante qui tient lieu de l’écosystème kinois.
Autant le souligner tout de go. On ne peut pas se faire le chantre de l’Etat de droit et jeter des pierres à l’autorité urbaine qui pilote cette opération. On ne peut pas râler matin, midi et soir contre le capharnaüm urbanistique à Kinshasa et tous ses corollaires et désapprouver l’initiative de salubrité publique de l’Exécutif provincial.
Une fois que l’on a dit ça, l’autre face du réel qu’on ne saurait éviter s’invite et s’impose. A savoir que la transformation de Kinshasa -comme de la plupart de grandes villes rd congolaises- en un vaste bazar où tout le monde vend à tout le monde traduit la déglingue généralisée du pays.
Face à la démission évidente des pouvoirs publics, les Congolais ont résolu de se prendre en charge. Bonjour l’instinct de survie que même Charles Darwin -théorie de la sélection naturelle- comprendrait aisément.
Alors, assainir l’espace public sans offrir aucune perspective à tous ces Congolais et leurs dépendants qui vivent d’expédients équivaut à casser le thermomètre dans l’espoir de faire baisser la fièvre. Peine perdue. Une véritable gageure.
Autant dire que c’est d’une thérapie holistique que la « grabataire » RDC a besoin. Des approches certes louables mais partielles, parcellaires, superficielles comme l’opération coup de poing sonnent comme des coups d’épée dans l’eau de la rivière Kalamu. Ça charrie même le côté « Mythe de Sisyphe » d’Albert Camus synonyme d’éternel recommencement.
Ce n’est, en effet, pas la première fois que l’Hôtel de ville mène une croisade contre l’incivilité urbaine. Faute de s’attaquer aux causes du mal, le naturel que l’on chasse revient toujours au galop.
Avec en plus le risque l’opération « coup de poing » se mue en uppercut contre le …Pouvoir en place en cette année électorale. On imagine mal tous ces Congolais d’en bas applaudir une mesure qui les empêche de survivre. D’autant moins que l’alternative en termes de prise en charge sociale et encore moins d’emplois demeure chimérique. En la matière, les régimes passent, le constat selon lequel le chômage de masse est la règle et l’emploi l’exception demeure.
Ce n’est évidemment pas au crépuscule du mandat estampillé « le peuple d’abord » que les investisseurs promis se bousculeront au portillon avec à la clé des emplois pour tous ceux qui n’ont que de petits jobs de survie pour seul horizon. Dans ces conditions, gare au coup de poing dans les urnes. José NAWEJ