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Guerre dans l'Est du Congo : la Cenco et l'ECC s'alignent derrière l'initiative de João Lourenço
L'annonce par l'Angola de la tenue de négociations directes entre Kinshasa et le groupe terroriste du Mouvement du 23 mars (M23) à partir du 18 mars prochain à Luanda, suscite la réaction des églises catholique et protestane qui saluent cette initiative comme une avancée vers la paix.
L'Angola, désigné comme médiateur par l'Union africaine, tente de relancer le processus de paix de Luanda après plusieurs échecs des initiatives sous-régionales. En réunissant Kinshasa et le M23, Joâo Lourenço cherche à ouvrir une voie diplomatique pour un cessez-le-feu et une solution négociée. Cette démarche est soutenue par le tandem Cenco-ECC, qui insiste sur la nécessité d'un consensus national et d'un règlement pacifique du conflit.
"Saluons chaleureusement son initiative de dialogue direct entre les délégations de la République Démocratique du Congo et les responsables de l'AFC/M23 (conformément au communiqué du Palais présidentiel de Luanda du 12 mars 2025). Ceci, à juste titre, constitue le prélude au dialogue global et inclusif devant forger un consensus national sur le processus accéléré de pacification et de redressement intégral de notre pays", ont-elles déclaré dans un communiqué.
Dans leur déclaration conjointe, les deux confessions religieuses soulignent l'urgence d'un cessez-le-feu immédiat et exhortent les acteurs à privilégier le dialogue plutôt que la violence. Pour ces confessions religieuses, il n'existe pas de solution militaire durable à un conflit qui ensanglante l'est du pays depuis trois décennies. Cette position, bien que louable sur le plan moral et humanitaire, ne fait cependant pas l'unanimité sur le plan politique et stratégique.
Tshisekedi apprécie
Selon un communiqué de la présidence Félix-Antoine Tshisekedi a exprimé son appréciation pour cette initiative du chef de l'État angolais, qu'il considère comme un engagement fort en faveur de la stabilité régionale.
"Le chef de l'État a salué l'initiative du président angolais, João Lourenço qui a convoqué le 11 mars dernier à Luanda une réunion pour accélérer la relance des processus de Luanda et de Nairobi", peut-on lire dans le communiqué officiel.
Toutefois, le president de la République insiste sur la nécessité d'une mise en œuvre rapide des décisions prises lors de cette rencontre, afin d'apporter des solutions concrètes à la crise qui sévit dans l'est de la RDC.
"Cette démarche qu'il (João Lourenço) assume pleinement et avec détermination témoigne de la volonté de l'Angola d'accompagner notre région vers une sortie de crise. Il est crucial que les décisions prises à cette occasion se traduisent rapidement en actions concrètes sur le terrain", a-t-il déclaré.
Face à cette situation, Kinshasa adopte une posture prudente. La porte-parole du président Félix-Antoine Tshisekedi, Tina Salama, a rappelé que toute discussion devait s'inscrire dans le cadre de la résolution 2773 du Conseil de sécurité de l'ONU et des conclusions du sommet de Dar es Salaam. Cette résolution, adoptée en février dernier, exige notamment le retrait du M23 et des forces rwandaises des zones qu'elles occupent dans l'Est du pays, tout en condamnant officiellement le soutien du Rwanda à cette rébellion.
"Si cela devait se faire, ça doit être dans le cadre de la résolution 2773 du Conseil de sécurité des Nations Unies qui nous renvoie aux deux processus de Luanda et Nairobi, il y a également les conclusions du sommet de Dar es Salaam qui proposent que tout se passe dans le cadre de deux processus, politique à Luanda avec le Rwanda et Nairobi avec les groupes armés. C'est dans ce cadre-là que nous estimons que le M23 devrait faire partie", a expliqué la porte-parole du président de la République, Tina Salama.
En d'autres termes, la RDC redoute que ces négociations ne sortent du cadre institutionnel défini par la communauté internationale et n'aboutissent à une reconnaissance implicite du M23 comme un acteur politique légitime, plutôt qu'un groupe rebelle à désarmer. Cette position est également renforcée par le fait que, pour la première fois, une résolution du Conseil de sécurité a explicitement condamné le Rwanda pour son soutien au M23.
Christian-Timothée MAMPUYA