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Affaire AFC: Corneille Nangaa et ses co-accusés condamnés à mort
La justice militaire a rendu son verdict dans le procès très attendu de Corneille Nangaa, ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), et de ses alliés du mouvement rebelle M23. Le tribunal, siégeant à la prison militaire de Ndolo à Kinshasa, a prononcé des condamnations à mort contre Nangaa et les principaux leaders du M23, jugés par contumace.
Le procès, qui s’est ouvert le 24 juillet, portait sur des accusations de « crimes de guerre », « participation à un mouvement insurrectionnel » et « trahison« . Sur les 26 accusés, seuls cinq étaient présents, les autres, dont Nangaa, Jacques Mamba, Adam Chalwe, étant considérés comme « en fuite« . La Cour a également ordonné l’arrestation immédiate de Nangaa et la confiscation de ses biens. Condamné au même titre que les autres. Willy Ngoma, porte-parole du M23 a été déchu de son grade de major.
Les condamnés se voient par ailleurs interdits d’exercer des fonctions publiques ou de se présenter à des élections pendant 10 ans.
Dans son jugement, le président de la cour militaire a accusé Nangaa d’entretenir » des liens avec une puissance étrangère, le Rwanda, et avec ses agents, pour entreprendre des hostilités contre la RDC » et d’avoir « porté atteinte à l’intégrité territoriale de la RDC. La justice congolaise lui reproche aussi de n’avoir pas pris » les mesures nécessaires » pour empêcher les violences commises par les combattants du M23 supposément sous sa direction.
Les 5 prévenus aussi condamnés
Par ailleurs, les cinq prévenus présents au tribunal, ont été condamnés à la peine de mort pour trahison et participation à un mouvement insurrectionnel. Éric Nkuba, décrit comme le « conseiller politique et stratégique » de Nangaa, figure parmi ces condamnés. Arrêté en Tanzanie en janvier 2024, Nkuba avait par la suite impliqué plusieurs personnalités comme soutiens présumés de l’AFC, dont l’ex-président Joseph Kabila.
Sur le volet civil, la Cour a condamné solidairement les 26 membres de l’AFC à verser 1 milliard de dollars américains de réparations à la RDC, pour les préjudices subis. Le collectif des avocats de l’État congolais avait réclamé cette somme.
Création AFC
En décembre 2023, un nouveau chapitre s’est ouvert dans le conflit qui déchire l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Corneille Nangaa, ancien président de la Centrale électorale, a lancé l’Alliance Fleuve Congo (AFC), un mouvement politico-militaire, lors d’une conférence tenue dans un hôtel de Nairobi, au Kenya.
Cette annonce a rapidement suscité l’inquiétude des observateurs régionaux, car l’AFC s’est alliée au Mouvement du 23 mars (M23), un groupe rebelle accusé de longue date d’être soutenu par le Rwanda. Cette alliance a considérablement renforcé la position des forces rebelles dans la région du Nord-Kivu, aggravant une situation déjà instable et précaire.
Selon les chiffres publiés le jeudi par la Lutte pour le changement (LUCHA), un mouvement pro-démocratie congolais, le M23 et ses alliés, dont l’AFC, occupent actuellement plus de 100 localités dans plusieurs territoires de la province du Nord-Kivu.
L’expansion territoriale du M23 et de l’AFC survient malgré l’entrée en vigueur d’un nouveau cessez-le-feu le 4 août. Entre-temps, la situation humanitaire continue de se détériorer, avec des milliers de civils déplacés et une insécurité croissante dans les zones touchées. En outre, selon l’Onu, plus de 6 millions de personnes ont perdu la vie dans ces violences depuis 1994.
Christian-Timothée MAMPUYA